Rétro international 2019 : Passion triste et passion joyeuse

L’année 2019 a été marquée par plusieurs événements, comme l’arrivée au pouvoir du président brésilien, Jair Bolsonaro, la libération de Gbagbo et Charles Blé Goudé, l’élection en RDC de Felix Tshisekedi, la mort de Dj Arafat…

2019, années d’élections à travers le monde

Au mois de janvier 2019, le scrutin présidentiel en République démocratique du Congo (RDC) est sous haute tension. Internet a été coupé au moment de la remontée des résultats des différentes régions… L’Union Africaine (UA) demande à ce que le nouveau président congolais soit bien celui sorti des urnes. L’après Kabila est un virage difficile à négocier. Il est remarquable que Joseph Kabila accepte de se retirer d’un pouvoir qu’il occupe depuis 2001. Son dauphin, Emmanuel Ramazani Shary est arrivé troisième du scrutin. Felix Tshisekedi, fils de l’opposant historique depuis Mobutu, est déclaré vainqueur par la Commission nationale électorale avec 35% des suffrages, mais l’autre opposant Martin Fayulu, soutenu par des opposants écartés du scrutin comme Jean Pierre Bemba, revendique la victoire. L’Église catholique, qui s’est posée comme garante de la bonne tenue des élections, affiche ses doutes sur la véracité des résultats, la France également, comme l’UA. Félix Tshisekedi, nouveau président de la République congolaise, a fait un malaise lors de son investiture officielle.

Au Nigeria, les élections présidentielles ont lieu en février 2019 dans un climat très tendu. Muhammadu Buhari a été réélu président du Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique de l’Ouest avec ses 190 millions d’habitants, devançant de plusieurs millions de voix son rival Atiku Abubakar. Avec 56 % des voix, Muhammadu Buhari obtient un vote plébiscite dans tous les Etats du Nord, dont la démographie est importante. A Kano, il obtient ainsi 1,4 million de voix, tout comme dans sa terre natale, dans l’Etat de Katsina.

Au Brésil, le président Jair Bolsonaro a pris officiellement ses fonctions en janvier 2019.

Au Venezuela, Nicolas Maduro entame en janvier 2019 un nouveau mandat de six années. Très peu d’officiels se sont déplacés pour son investiture, si ce n’est les représentants du Nicaragua, de Bolivie ou d’Ossétie du Sud. Le pays est en plein marasme économique, politique et social, jetant des millions de Vénézuéliens sur les routes de l’exil.

En Ukraine, est élu en avril 2019 à la présidence Volodymir Zelensky (avec près de 73 % des suffrages exprimés) qui n’a pas davantage d’expérience politique que la nouvelle présidente slovaque, mais est issu, lui, du monde du spectacle. Il s’est imposé face au président sortant (Petro Porochenko) et l’égérie de la révolution orange, Ioulia Timochenko, ancienne premier ministre.

Au Soudan, un coup d’État écarte en avril 2019 du pouvoir le président Omar el Béchir, à la tête de son pays depuis trente années. Il était lui-même parvenu au pouvoir grâce à un coup d’État soutenu par les islamistes. L’économiste Abdallah Hamdok a été investi le mercredi 21 août 2019, nouveau premier ministre du Soudan. Il est chargé d’assurer un gouvernement de transition dans ce pays dirigé durant trente ans par le général Omar el-Béchir.

En Égypte, le maréchal Al Sissi bénéficie en avril 2019 d’une réforme constitutionnelle qui élargit ses pouvoirs et allonge son mandat à six ans, ce qui lui permet de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2024.

La Mauritanie organise des élections présidentielles, une première dans ce pays sahélien. Le président sortant ne se représente pas, c’est son dauphin Mohamed Ould Ghazouani qui remporte ces élections en juin 2019, et ce dès le premier tour. L’opposition dénonce une fraude électorale, l’armée et la police quadrillent la capitale Nouakchott où Internet a été coupé et les bureaux des autres candidats fermés.

Les élections présidentielles tunisiennes ont été remportées en octobre 2019 par Kaïes Saïed face à son jeune challenger Nabil Karoui, libéré de prison pour l’occasion.

Au Mozambique, les élections présidentielles ont vu, en octobre 2019, la victoire du président sortant, Filipe Nyusi, avec près des trois-quarts des suffrages exprimés.

En Bolivie, les élections présidentielles ont officiellement été remportées en octobre 2019 au premier tour, par le président sortant, Evo Morales.

Gbagbo et son « général de la rue » enfin libre … Aussi Lula

Les juges de la Cour pénale internationale ont décidé de l’acquittement et de la libération de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé au cours de l’audience publique de la Chambre de Première Instance, tenue le mardi 15 janvier 2019 à la Haye aux Pays-Bas. La Belgique a accepté d’accueillir Laurent Gbagbo, étant donné ses liens familiaux » avec le pays. Selon la presse belge, la seconde femme de M. Gbagbo, Nady Bamba, 47 ans, épousée lors d’un mariage coutumier en 2001 et avec qui il a un fils, vit actuellement en Belgique. L’ancien « général des rues », ainsi surnommé pour sa capacité à mobiliser les partisans de Laurent Gbagbo est toujours à la Haye mais « libre ».

Au Brésil, la libération de l’ancien président Lula, emprisonné pour faits de corruption, a eu lieu en novembre 2019 dans un climat de fortes tensions. Lula veut rassembler la gauche derrière son nom et incarner une résistance au président J. Bolsonaro.

Hommage

Jonas Savimbi a eu droit en mai 2019, à des funérailles publiques, 17 années après sa mort, même si le personnage reste des plus contestés. L’ancien leader de l’Unita (soutenu par Pretoria et Washington) a été l’un des principaux protagonistes de la guerre civile qui a ravagé l’Angola jusqu’en 2002 et qui s’est terminée avec la victoire de José Eduardo Dos Santos, chef du mouvement marxiste MPLA soutenu par Moscou et les Cubains, et président de l’Angola jusqu’en 2017.

Rencontre historique entre Trump et Kim Jong-un

Donald Trump a rencontré le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, dimanche 30 juin, sur la zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux Corée. Puis le président américain a fait quelques pas sur le sol de la Corée du Nord, avant de poser aux côtés du leader nord-coréen pour les journalistes sur la ligne de démarcation. La rencontre a duré 50 minutes : c’est la première fois qu’un président américain foulait le sol nord-coréen.

Nécrologie : Chirac, Mugabé et la Tunisie qui perd deux anciens présidents en l’espace de 2 mois

Jacques Chirac est mort en septembre 2019, à 86 ans. Il a été le Premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing, avant de devenir en 1977, le premier maire de Paris depuis 1871 (la Commune de Paris), puis Premier ministre de François Mitterrand, avant d’être élu à deux reprises à la présidence de la République qu’il assume entre 1995 et 2007.

Robert Mugabe, président du Zimbabwe, pendant trente ans, est décédé en septembre 2019, à 95 ans. Le « camarade Bob » a participé avec la Zanu à la guerre civile qui met fin à la Rhodésie dirigée par Ian Smith et la minorité blanche du pays. Premier ministre en 1980, puis président en 1987, il décide, dès les premières années du XXIème siècle, d’exproprier les fermiers blancs qui exploitent le grenier d’Afrique australe.

Le président tunisien Béji Caïd est décédé à l’âge de 92 ans, le 25 juillet 2019. Il est arrivé au pouvoir après le départ de Zine el-abidine Ben Ali, chassé par la « révolution de jasmin » en 2011.

Zine El Abidine Ben Ali, président de la Tunisie entre 1987 et 2011, est décédé en septembre 2019, à 83 ans, en exil en Arabie saoudite. Chassé de son pays par la « révolution du jasmin » en janvier 2011.

Coup de tonnerre en Côte d’Ivoire avec la mort du roi du Coupé-décalé

Victime d’un accident de moto dans la nuit du 11 au 12 août à Abidjan, l’artiste ivoirien Ange Didier Houon – alias DJ Arafat – est mort à 33 ans des suites de ses blessures dans une clinique d’Abidjan. Deux semaines après sa mort, la star du coupé-décalé a été inhumée dans l’intimité familiale, avant qu’une foule n’ouvre son cercueil. Jusqu’à l’inhumation de leur idole, ces ‘Chinois’ (comme on appelle les fans d’Arafat) croyaient qu’il était toujours vivant. Et qu’il s’agissait d’un buzz, comme l’artiste aimait à en faire de son vivant. Et ils ont poussé le bouchon très loin, jusqu’à aller profaner sa tombe pour vérifier si c’était bien lui qui était couché dans le cercueil. Ils ont franchi la ligne rouge, en enlevant les vêtements de leur idole, couchée, inerte.

Le sommet de Biarritz et ses promesses

Le sommet des chefs d’État et de gouvernement du G7 a eu lieu à Biarritz, du 24 au 26 août 2019. Il a marqué le temps fort de la présidence française du « groupe des 7 », en plaçant la lutte contre les inégalités au centre des réflexions. Le « groupe des 7 » ou G7 rassemble de façon informelle la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Japon, l’Italie, le Canada, ainsi que l’Union européenne. Ces grandes puissances, qui représentent 50% de l’économie mondiale, partagent également les valeurs de liberté et de démocratie, ainsi qu’une ambition collective pour traiter des grands problèmes mondiaux. Sur un format renouvelé, le sommet de Biarritz associe des pays partenaires, notamment africains, et des acteurs clés de la société civile, pour apporter des réponses communes, des réponses concrètes pour lutter contre toutes les formes d’inégalités.

Les flammes à Paris et en Amazonie

Le 15 avril 2019, sous le regard incrédule de millions de gens, un incendie dévastait la totalité de la toiture, de la charpente et de la voûte de Notre-Dame de Paris, ainsi qu’une partie de ses trésors intérieurs. La générosité s’exprime à l’occasion de ce dramatique incendie. Une générosité de Français, qu’ils soient fortunés ou non, mais aussi internationale (depuis les États-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, La Chine…)

L’Amazonie est en flamme durant l’été 2019. Un gigantesque incendie ravage ce qui est considéré comme le « poumon de la Terre » en Bolivie, Paraguay et Mato Grosso brésilien. Quelque 1 659 nouveaux départs de feu ont été recensés au Brésil par l’Institut national de recherche spatiale (INPE) en vingt-quatre heures, plus de la moitié en Amazonie. Selon un article paru le 26 août dans la revue Science, la déforestation est clairement à l’origine de ces incendies.

Prix Nobel à un Africain
L’Éthiopien Abiy Ahmed a reçu le Prix Nobel de la Paix 2019. Le prix doté de plus d’1 million de dollars a été attribué au Premier ministre éthiopien, distingué pour ses efforts de paix vis-à-vis de l’Érythrée voisine en conflit avec l’Ethiopie.

L’armée française est de nouveau endeuillée en novembre 2019, après un accident entre deux hélicoptères de combat qui a fait treize morts. Cette collision s’est produite au sud du Mali où les soldats œuvraient dans le cadre de la mission Barkhane, qui sécurise le Sahel et y prend la succession de l’opération Serval.

Rugby : Le sacre mondial de l’Afrique du Sud

L’Afrique du Sud, victorieuse de l’Angleterre (32-12) samedi à Yokohama, a remporté la Coupe du monde de rugby pour la troisième fois de son histoire. Déjà sacrés en 1995 et 2007, les Springboks se sont appuyés sur un buteur efficace (Pollard) et deux essais des ailiers Mapimpi et Kolbe pour l’emporter face aux Anglais. Cette victoire clôt un parcours quasi parfait des Springboks qui avaient entamé la Coupe du monde par une défaite face aux All Blacks, avant de monter en puissance au cours des six semaines du Mondial, débuté le 20 septembre.

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