Grève à la SNCF en France : La CFDT et l’Unsa-Ferroviaire se retirent, la CGT et Sud-Rail persistent
Le mouvement de grève annoncé à la SNCF à partir du 11 décembre semble perdre en intensité. En effet, deux principaux syndicats, l’Unsa-Ferroviaire et la CFDT, ont décidé de ne plus appeler à cette mobilisation. Cela a été officialisé par un communiqué de l’Unsa-Ferroviaire, qui est la deuxième organisation représentative au sein de la SNCF.
Selon ce communiqué, des accords sociaux ont été signés pour garantir les droits des salariés transférés vers les filiales de Fret SNCF, et ce, pour une période de trois ans. Ces accords s’inscrivent dans le cadre d’une réorganisation prévue dès janvier 2025, dans un contexte de mise en concurrence accrue. L’Unsa a déclaré : « Des avancées ont été obtenues ces derniers jours », soulignant que sa décision vise à favoriser le dialogue social et la vigilance, tout en affirmant être prête à reprendre le mouvement si nécessaire, en janvier 2025.
La CFDT a également ratifié des accords similaires concernant les cheminots des filiales TER. Cependant, tous les syndicats ne partagent pas cet avis. La CGT-Cheminots et Sud-Rail continuent de dénoncer ce qu’ils appellent le démantèlement de Fret SNCF et maintiennent leur appel à la grève. Ces syndicats exigent notamment un moratoire sur les transformations en cours.
D’après certaines sources internes, les perturbations devraient rester limitées au niveau national, avec des impacts surtout localisés. Contrairement aux mouvements sociaux similaires de 2022, cette grève semble moins suivie par les cheminots, qui hésitent à poser des jours de congé cette fois-ci.
Le conflit autour de Fret SNCF trouve son origine dans une sanction de la Commission européenne. Celle-ci a jugé que Fret SNCF avait reçu des aides d’État illégales, évaluées à 5,3 milliards d’euros, entre 2007 et 2019. Pour éviter une amende, le gouvernement français a mis en place un plan de « discontinuité », qui prévoit la dissolution de Fret SNCF au 1er janvier 2025. Celle-ci serait remplacée par deux nouvelles entités, Hexafret pour le transport de marchandises et Technis pour la maintenance.
Cette restructuration devrait entraîner la suppression d’environ 500 postes et le transfert de 20 lignes compétitives à des concurrents. Ces mesures ont incité les syndicats à s’opposer fermement, dénonçant ce qu’ils perçoivent comme un « démantèlement » du fret ferroviaire public.