France : François Bayrou dans la tourmente après le scandale Notre-Dame de Bétharram
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Un scandale majeur secoue la France autour des violences et des abus sexuels présumés à Notre-Dame de Bétharram, un établissement catholique privé près de Pau. Cette affaire implique François Bayrou, actuel Premier ministre et maire de Pau, dont les enfants étaient scolarisés dans cet établissement. Bayrou est accusé d’avoir eu connaissance des faits sans les avoir dénoncés, y compris quand il était ministre de l’Éducation dans les années 90.
Mardi dernier, face à l’Assemblée nationale, François Bayrou a nié connaître l’ampleur des accusations contre l’établissement Notre-Dame de Bétharram, malgré des preuves publiées par Mediapart mettant en doute ses déclarations. Plus de 112 plaintes ont été déposées concernant des violences physiques et sexuelles survenues entre 1970 et 2010, l’enquête est toujours en cours sous la direction du parquet de Pau.
À l’heure actuelle, l’établissement, pourtant connu pour sa rigueur, est sous le feu des critiques pour avoir caché ces crimes durant des décennies. Le calvaire vécu par les élèves inclut des viols, des humiliations et des violences infligées par des surveillants et prêtres. En 1996, une première plainte a été déposée par les parents d’un élève. Leur fils avait été puni par une gifle et mis dehors en tenue légère par une nuit glaciale.
En 1998, une nouvelle accusation a visé le prêtre directeur de l’école pour viol. Le juge d’instruction Christian Mirande a affirmé qu’à cette époque, François Bayrou s’était informé des accusations concernant son fils scolarisé à Notre-Dame. Pourtant, Bayrou a déclaré à l’Assemblée nationale qu’il ignorait les violences sexuelles à l’époque des faits, selon le témoignage du juge et les révélations de la presse.
Face à la polémique grandissante et aux appels à la démission, François Bayrou a rencontré l’association des victimes de Bétharram. Il a affirmé avoir pris des mesures de son côté pendant son mandat au ministère de l’Éducation nationale, notamment en 1996. Cependant, sa défense est mise à mal par le témoignage d’un ancien gendarme diffusé sur TF1, affirmant que Bayrou s’était informé sur l’enquête.
La situation devient encore plus délicate pour François Bayrou à la suite des déclarations de Philippe Augier de Lajallet et des parlementaires de gauche. Ils réclament sa démission, arguant qu’il était impossible qu’il ne soit pas au courant.
Le groupe LFI à l’Assemblée nationale, qui a déposé un signalement au parquet, souhaite l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire. Le député Paul Vannier défend cette idée en insistant sur la nécessité d’analyser les défaillances dans le contrôle des établissements privés. L’appel à renforcer les garanties de protection des enfants est réitéré.
L’Assemblée nationale doit décider mercredi de l’ouverture de cette enquête. Pendant ce temps, les victimes de Bétharram attendent la fermeture de ce dossier complexe avec l’espoir que justice soit rendue, comme le rapporte l’agence Anadolu.