France : Arnaud Gallais et le Scandale Bétharram, un Cri contre l’Inaction Étatique

En France, le scandale de Notre-Dame de Bétharram a mis en lumière de graves cas de pédocriminalité dans l’Église. Ce scandale a émergé en grande partie grâce à l’intervention de François Bayrou, cependant, un militant, Arnaud Gallais, a également gagné en notoriété dans cette lutte. Lui-même victime de violences commises par un prêtre durant son enfance, Gallais est devenu une figure incontournable de cette cause.

Arnaud Gallais est le cofondateur de l’association Mouv’Enfants, et il s’est illustré par plusieurs actions visant à éveiller les consciences. Par exemple, en février dernier, un sit-in a eu lieu à Bétharram, ce qui a mené François Bayrou, alors Premier Ministre, à engager un dialogue avec les victimes. En tant qu’activiste infatigable, Gallais a aussi été auditionné par la commission parlementaire examinant la violence envers les enfants.

Dans une interview avec Anadolu, dont nous rapportons les propos, Gallais décrit la situation actuelle en France comme alarmante. Il accuse l’État d’inaction prolongée en mentionnant que « le rapport de la commission nationale sur les abus sexuels dans l’Église » a révélé 330 000 cas de pédocriminalité sur une période de 70 ans. Parmi ces cas, plus de 100 000 se sont déroulés dans des établissements privés, l’inertie de l’État ayant nourri la colère des victimes.

Gallais critique le retard de l’État dans sa réaction, relevant qu’entre 2021 et 2025, aucune action significative n’avait été prise jusqu’à la nomination de François Bayrou, relié à l’affaire, comme déclencheur de changement. Il souligne que l’Église reçoit un « traitement particulier », créant une inégalité dans la gestion des infractions comparativement à d’autres religions en France.

Dans l’attente de recommandations de la commission parlementaire, Arnaud Gallais insiste sur la nécessité d’une action concrète de la part de l’État. Il appelle à la prise de responsabilité, estimant qu’ignorer ces abus d’ampleur est un « crime contre l’humanité », selon les standards de la Cour Pénale Internationale. L’indignation est telle que plusieurs victimes envisagent une action collective contre ce qu’elles considèrent comme un manquement étatique.

Quant à la question de la prescription, Gallais indique que des régulations permettent de contourner les délais en cas d’omerta, proposition de réforme qu’il espère voir appliquée en France. La ministre de l’Éducation Nationale, Élisabeth Borne, a déjà ordonné une inspection approfondie de Bétharram, et d’autres établissements pourraient suivre, un problème systémique étant mis en évidence par les 200 plaintes déposées. Ce contexte souligne également le rôle crucial de la justice dans cette affaire, selon l’autorité de Gallais.