À Nairobi, au Kenya, la 20e session de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (AMCEN) a réuni des représentants de 53 pays africains. Ces derniers ont plaidé pour un financement équitable de la lutte contre le changement climatique, pointant du doigt les besoins croissants du continent. Ils ont également exhorté la COP30 à s’engager concrètement face aux effets grandissants du changement climatique en Afrique.
L’Afrique, victime disproportionnée du changement climatique
Les ministres africains ont souligné que leur continent subit de plein fouet les conséquences du changement climatique, alors qu’il est le moins contributeur aux émissions mondiales. Ils déplorent également un manque de contributions financières pour l’adaptation climatique en Afrique. Un appel a donc été lancé pour un financement public accru, ainsi que pour le transfert et le développement de technologies vers l’Afrique. Ces mesures visent à pallier les pertes et dommages, à faciliter l’adaptation et à assurer une transition juste.
Nécessité d’une adaptation et d’un financement accrus
Richard Muyungi, président du Groupe des négociateurs africains, a insisté sur la nécessité de finaliser les discussions sur l’objectif mondial d’adaptation lors de la COP30. Il a également souligné l’importance de lier les indicateurs de soutien des pays développés à l’Afrique, notamment en termes de financement et de transfert de technologies, aux moyens de mise en œuvre. « Le financement doit être une priorité », a-t-il déclaré, appelant à des progrès sur la feuille de route de Bakou à Belém et à la mise en œuvre de l’objectif de 1 300 milliards de dollars fixé à Bakou. Il a également plaidé pour un soutien renforcé à la préparation et à la mise en œuvre des plans nationaux d’adaptation.
L’unité africaine, clé du succès de la COP30
Jacques Assahoré Konan, ministre ivoirien de l’Environnement, a déclaré que le succès de l’Afrique à la COP30 dépendra de sa capacité à parler d’une seule voix. Il a insisté sur l’importance d’obtenir des engagements financiers concrets pour l’adaptation et la prise en compte des priorités africaines dans les résultats finaux. Il a également appelé à une reconnaissance de l’Afrique comme pourvoyeuse de solutions innovantes et durables pour un avenir résilient au changement climatique. Christopher B. Kabah, directeur de la planification et de la politique à l’Agence de protection de l’environnement du Libéria, a renchéri en soulignant que la COP30 doit aboutir à des solutions tangibles. Il a appelé à un engagement sincère de toutes les parties, notamment des pays développés, et à une unité du continent africain pour exiger un traitement équitable et un financement accru. Il a également encouragé l’Afrique à intégrer les systèmes de connaissances autochtones dans ses stratégies d’adaptation.
Selon « Sud Quotidien », l’unité africaine est primordiale pour aborder les enjeux climatiques.