Syrie : Deux Mois Après la Chute du Régime Assad, Un Futur Incertain

Syrie : Deux Mois Après la Chute du Régime Assad, Un Futur Incertain

Deux mois après la chute dramatique du régime de Bachar el-Assad, la Syrie est à un carrefour crucial. Dévastée par des années de conflit, elle doit se reconstruire sur les plans politique, économique et social. Le régime d’Assad a pris fin le 8 décembre 2024, alors qu’il fuyait en Russie, marquant la fin de près de six décennies de pouvoir du Parti Baas. La transition a été orchestrée par les forces rebelles menées par Ahmed al-Charaa, désormais président.

Malgré la fin du règne d’Assad, la Syrie reste instable, avec des cicatrices de guerre profondes et un chemin vers la stabilisation semé d’embûches. Les défis incluent la dévastation économique, la fragmentation politique et la justice transitoire. « Ils ont pris le contrôle d’un État confronté à de nombreux défis », déclare Nanar Hawach, analyste syrien au Groupe de Crise International, sur le site d’Anadolu.

La reconstruction politique et économique semble titanesque. En discutant de cette situation, Hawach décrit l’économie comme quasiment ruinée, avec des services quasi inexistants, une insécurité omniprésente et la moitié de la population déplacée. Les efforts du gouvernement de transition pour rétablir les bases de la gouvernance sont cruciaux selon les experts.

La justice transitionnelle est également pressante. Samer Abboud, académicien, évoque le besoin de traiter les violations des droits humains sous le régime d’Assad. « Il doit y avoir un processus de guérison et de réconciliation », déclare-t-il. Le président al-Charaa promeut une Syrie unie et inclusive, aspirant à un gouvernement transitoire intégrant toutes les diversités syriennes jusqu’à des élections libres.

L’unité nationale est indispensable pour surmonter la division. Hawach souligne les efforts pour unifier les factions militaires et protéger les institutions étatiques, intactes pour éviter l’effondrement total. Abboud, de l’Université Villanova, observe que le gouvernement semble vouloir centraliser le pouvoir étatique et garantir un gouvernail efficace pour la nation.

Les défis économiques restent redoutables. « Les sanctions paralysent le pays, » avertit Hawach, soulignant une activité économique en grande partie informelle, environ 70 % en dehors des canaux officiels. Abboud questionne le financement de la reconstruction, alors même que le gouvernement promet une augmentation salariale dans le secteur public sans base fiscale suffisante.

Hawach insiste sur le défi que représentent les sanctions internationales, notamment américaines, pour une reconstruction à grande échelle. Abboud met en garde contre une trop grande dépendance au secteur privé et craint les perturbations par des factions armées. Ce contexte complexe peut ralentir le progrès vers la stabilité.

Les dynamiques internationales pèsent également sur la transition syrienne, avec des incursions militaires israéliennes et des pressions européennes pour la fermeture des bases russes. Pourtant, la Syrie cherche à renouer des liens diplomatiques avec des pays comme l’Arabie Saoudite et la Turquie. Malgré toutes ces difficultés, l’atmosphère reste pleine d’espoir.

L’article, tiré du site d’Anadolu, précise que malgré des conditions économiques précaires, notamment autour de Damas, les Syriens conservent l’espoir que cette période transitoire conduira à des jours meilleurs, bien qu’ils éprouvent de plus en plus de difficultés à subvenir à leurs besoins quotidiens.

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