Lors de la quatrième Conférence internationale des Nations unies sur le financement du développement (FFD4) à Séville, le Président français Emmanuel Macron a vivement critiqué les politiques commerciales protectionnistes qui entravent le développement des pays émergents. Il a dénoncé une « guerre commerciale » contre-productive, déclarant que « remettre de la guerre commerciale et des tarifs à ce moment de la vie de la planète est une aberration, surtout quand je vois les tarifs qu’on est en train de mettre sur des pays qui sont en train de commencer leur décollage économique ». Selon ses propos rapportés par Anadolu, les puissances commerciales dominantes utilisent ces outils comme des « instruments de chantage », au lieu de les employer comme leviers de justice. Cette critique, sans nommer explicitement les États-Unis ou Donald Trump, fait suite à l’annonce par Washington de hausses de droits de douane sur plusieurs produits industriels provenant de pays du Sud.
Macron a également présenté sa vision pour une réforme du financement du développement. Il a plaidé pour une augmentation des ressources internationales, notamment via la redistribution des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI et la mise en place de nouvelles taxes internationales sur le transport maritime et l’aviation. Il a insisté sur une meilleure utilisation des fonds publics, en réformant les banques multilatérales de développement, critiquant leur manque de prise de risques. Une autre priorité est le respect de la souveraineté des pays bénéficiaires, en privilégiant des « stratégies nationales » plutôt que des programmes imposés par les capitales occidentales. Il a mentionné l’approche dite de « plateforme pays », utilisée dans les programmes climatiques (JETP), la biodiversité, la santé et l’agriculture.
Le Président français a également souligné la nécessité de développer des chaînes de valeur industrielles dans les pays du Sud, en s’opposant à la logique extractive. Il a cité les efforts en Afrique pour la production locale de biens de santé et la transformation des ressources minières. Il a aussi alerté sur la nécessité de réduire le coût du capital dans les pays vulnérables, en appelant à dérisquer les investissements et à simplifier la réglementation internationale, jugée responsable de « l’éviction » d’investissements privés. Ce discours intervient à un moment stratégique pour la diplomatie française, avant la présidence française du G7 en 2026. Comme le souligne un article précédent de notre rédaction sur les tensions entre la France et les États-Unis concernant les désaccords entre Trump et Macron, les déclarations de Macron s’inscrivent dans un contexte de relations internationales complexes.
L’importance de la coopération internationale et la nécessité de réformer les institutions financières internationales ont été au cœur des discussions. Notre précédent article sur les relations entre la France et la Chine met en lumière les efforts de la France pour promouvoir le multilatéralisme et trouver des solutions aux défis économiques mondiaux.