Lettre ouverte à Yankoba DIEME, Ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens
![Lettre ouverte à Yankoba DIEME, Ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens](https://senego.com/wp-content/uploads/2024/07/yankhoba-dieme.jpg)
Monsieur le Ministre,
Il est des tragédies qui s’inscrivent dans l’oubli comme des cicatrices sur une peau lasse. Pourtant, chaque jour, sur les routes du Sénégal, le sang frais se mêle à la poussière des chemins, et l’asphalte avale des âmes comme un monstre insatiable. À chaque lever du soleil, des pères partent, des mères s’embarquent, des enfants rient à l’arrière d’un véhicule, ignorant qu’ils voguent vers un destin brisé. Nos routes ne sont plus des liens, elles sont devenues des juges froids, des couloirs de la mort où les espoirs s’écrasent en un bruit de ferraille et de chair mutilée.
Monsieur le Ministre, permettez-moi de vous parler au nom des âmes errantes qui, chaque année, tombent sous les roues de l’indifférence. En 2024, plus de 700 vies ont été fauchées, avalées par cette hydre aux mille têtes qu’est notre réseau routier. (senego.com) Derrière ces chiffres, ce ne sont pas des statistiques que nous pleurons, mais des visages, des prénoms, des destins avortés. Qui se souviendra d’Adriana, de Mame Cheikh, de Kaba ? Qui racontera l’histoire d’Ouley, 4 ans, dont les rires se sont éteints dans un fracas métallique ?
J’accuse.
J’accuse l’État du Sénégal d’avoir laissé nos routes devenir des charniers à ciel ouvert, des cimetières mouvants où l’on enterre les vivants avant même qu’ils n’aient pu rêver leur avenir.
J’accuse l’État du Sénégal d’avoir troqué la gouvernance pour la réaction, multipliant les promesses creuses et les arrêtés sans lendemain.
J’accuse l’État du Sénégal d’avoir déserté le front de la prévention, laissant l’ignorance et l’indiscipline gouverner le flot chaotique des véhicules.
J’accuse l’État du Sénégal d’avoir érigé l’oubli en politique publique, effaçant de sa mémoire les larmes et les deuils de ceux qui restent.
Il est un proverbe peulh qui dit : « Quand un troupeau court vers le précipice, le sage est celui qui s’arrête. » Hélas, notre troupeau fonce, aveuglé, vers l’abîme, et nul ne semble vouloir tirer sur les rênes.
L’anarchie est notre fardeau, l’indifférence notre bourreau.
Nos auto-écoles sont devenues des loteries où les permis s’achètent comme des morceaux de pain. Nos chauffeurs, ces funambules du désastre, prennent la route sans formation, comme des alchimistes improvisant avec la mort. Nos lois, quant à elles, sont des ombres sans prise sur la réalité. Le respect du code de la route, la limitation de vitesse, l’entretien des véhicules ? Des mirages dans un désert d’impunité.
Que dire des routes elles-mêmes, ces veines ouvertes où coulent le sang et la négligence ? Les nids-de-poule sont des embuscades, les bas-côtés des pièges béants, et chaque trajet devient une loterie macabre où seuls les plus chanceux atteignent leur destination.
Où est la volonté ? Où est la vision ?
Le Sénégal, jadis, était traversé par des rails comme une artère irrigue un corps. Thiès, Louga, Saint-Louis, Tambacounda, toutes ces villes étaient reliées par le souffle puissant du train. Aujourd’hui, ce réseau n’est plus qu’un squelette abandonné sous la poussière du temps. Pourtant, restaurer le rail, c’est sauver des vies, c’est délester nos routes de leur fardeau mortel, c’est tracer un avenir où la sécurité ne sera plus un luxe.
L’heure est venue de penser autrement.
La Chine, pays tentaculaire, affiche un taux de mortalité routière inférieur au nôtre. Pourquoi ? Parce qu’elle a su imposer la discipline, la rigueur, l’ordre. Pendant ce temps, ici, nous bâtissons des châteaux de sable sur des plages balayées par la marée du chaos.
Il est temps d’adopter un code de la route ancré dans notre réalité. Pourquoi enseignons-nous un code européen à des chauffeurs évoluant sur des routes africaines ? Nos ancêtres parlaient de routes hantées, de présages funestes, de prudence dictée par le sacré. Pourquoi ne pas intégrer ces croyances dans un enseignement moderne et structuré ?
Pourquoi ne pas frapper les esprits par des images du réel ? Que l’on affiche, dans les gares routières, les visages de ceux que la route a arrachés. Que l’on installe, le long des axes meurtriers, des croix portant les noms des disparus. Non par voyeurisme, mais pour réveiller la conscience collective.
Monsieur le Ministre, la route est un pacte social. Un pacte brisé.
Mais tout n’est pas perdu.
Notre réseau, le Réseau Africain pour la Citoyenneté et l’Émergence, se tient à votre disposition pour collaborer à l’élaboration d’un plan de communication stratégique visant à sensibiliser nos concitoyens, responsabiliser nos transporteurs et instaurer une culture de la sécurité routière.
Nous ne réclamons ni miracles ni illusions. Nous appelons simplement à une action concrète, immédiate, déterminée. Car chaque jour qui passe sans réforme est un jour où la route réclamera son tribut de vies innocentes.
Monsieur le Ministre, l’histoire jugera ceux qui auront laissé l’ombre dévorer la lumière. Mais elle se souviendra aussi de ceux qui auront eu le courage d’agir.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération.
Cheikh Ahmed Tidiane Ly
Coordinateur du Réseau Africain pour la Citoyenneté et l’Émergence
Il est inspiré ce Monsieur !
Certainement une suite sera donnée à cette lettre ouverte !
Donnez le poste a un militaire voir
mom Khana Nekoul senegal ak Accidente you bari yi ta wakhou si dara
Merci beaucoup pour ce cri du cœur.
A dire vrai Pastef est plutôt préoccupé par le recyclage des sales méthodes de Macky Sall et les défilés de mode.
Le Sénégal a déjà perdu une année où rien ne s’est passé.
Les quatre prochaines années ressembleront étrangement à cette première année.
Les gendarmes, policiers et nervis qui ont massacré près de 100 Sénégalais se la coulent douce avec les remerciements de Pastef.
Personne ne s’étonnerait si on nous disait que le fameux numéro 9 a été embauché par le nouveau gouvernement.
Pastef n’a jamais eu l’envie de changer le Sénégal.
Seule la place de Macky les intéressait.
Pour preuve les pontes de l’ancien régime qui étaient en prison et qui étaient élargies de prison par Macky pour raison de santé sont toujours dehors pendant que de pauvres Sénégalais attendent depuis des années en prison d’être entendus par un juge pour une première lecture de leurs charges.
Les Sénégalais vont continuer à mourir sur nos routes et Pastef va continuer à regarder ailleurs.
Ça c’est bien la triste et dure réalité du moment.
Mes encouragements et mes félicitations à cette lettre que vous avez fait pour le bien de notre Sénégal, j’en suis sûr que vous n’avez pas un proche à ces accidents mais vous le faites pour tout le monde.
Ce Mr sylla ne connais pas les douleurs de perdre klk1 de proche dans un accident qui pourrait être éviter par la discipline de la route
C’est lui même l’animal et je sais qu’il fait parti du duo BINGUO BINGUA (SONKOLAIT)
A l’auteur de ce post : c’est toi qui appartient à un troupeau, nous, nous appartenons à une société humaine qui se bat vaille que vaille pour des lendemains meilleurs, contre des forces obscures étrangères localement soutenues par des traîtres qui squattent les média pour harceler le gouvernement avec des questions certe légitimes, mais dont ils savent les solutions appliquables uniquement sur le long terme car relevant de l’éducation des masses et d’un changement de mentalité.
Laissez ces braves gens travailler.
Un guignard peut en cacher un autre