Les finances publiques françaises : une situation critique selon la Cour des comptes

Alors que la France traverse une période d’impasse politique, la Cour des comptes a publié, lundi 15 juillet, un rapport sévère sur l’état des finances publiques. Le gouvernement sortant, qui avait pour objectif de ramener le déficit sous les 3 % d’ici 2027, est appelé à réduire la dette publique, quel que soit le futur gouvernement.
Le rapport souligne que 2023 a été une mauvaise année pour les finances publiques, malgré la normalisation de la situation économique et la résorption de l’inflation. La Cour critique les prévisions de croissance du gouvernement, jugées trop optimistes, et évoque des économies et des recettes fiscales incertaines. Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, a exprimé ses inquiétudes, notant que la dette publique atteindrait probablement 3 600 milliards d’euros en 2027, avec des coûts de remboursement augmentant de 52 milliards à 80 milliards d’euros par an.
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, s’est défendu en rappelant les 25 milliards d’euros d’économies qu’il a initiées depuis 2022. Il critique la vision comptable de la Cour, affirmant que la réduction des impôts peut stimuler la croissance et augmenter les recettes fiscales, comme cela a été démontré avec l’impôt sur les sociétés en 2017.
La France est cependant en retard par rapport à ses voisins européens en matière de réduction de la dette. Le 15 juillet, alors que Bruno Le Maire participera à son dernier Eurogroupe, Bruxelles ouvrira une procédure pour déficit excessif contre sept pays européens, dont la France. Le ministre, rappelant qu’il avait déjà sorti la France de cette procédure en 2018, souligne l’urgence pour le prochain gouvernement de réduire l’endettement.
La dissolution de l’assemblée et les élections législatives anticipées n’ont pas permis de constituer une majorité claire, accentuant l’incertitude politique. Pierre Moscovici insiste sur la nécessité de réduire la dette, quelles que soient les orientations politiques du futur gouvernement. La Cour appelle également à intégrer la transition énergétique dans la programmation des finances publiques, avertissant que l’inaction climatique entraînerait des coûts très élevés.