Une étude du Centre de recherche et de sensibilisation sur la traite des personnes (CenHTRO) révèle une augmentation significative de la traite à des fins d’exploitation sexuelle dans les zones aurifères de Kédougou. La prévalence est passée de 20% en 2021 à 51% en 2024 chez les jeunes femmes travaillant dans le commerce du sexe.
Une étude alarmante sur l’exploitation sexuelle
L’étude, menée auprès de 842 femmes âgées de 18 à 30 ans, de 24 acteurs institutionnels et communautaires, et de 26 victimes de traite sexuelle, met en lumière la gravité de la situation. Elle a combiné des enquêtes quantitatives et des entretiens qualitatifs pour analyser l’évolution de la traite dans la région.
Des recommandations pour protéger les victimes
Le CenHTRO préconise la création de centres d’accueil pour une prise en charge complète des victimes et le renforcement des programmes d’insertion socio-économique. L’étude révèle que 57% des victimes interrogées à Kédougou et Saraya ont été contraintes à des actes sexuels pour rembourser des dettes. 60% des survivantes ont subi des violences physiques durant l’enfance.
Les formes de coercition et l’origine des victimes
Confiscation de biens, logement imposé et intérêts excessifs sur les prêts sont autant de formes de coercition identifiées par l’étude. La majorité des victimes (82%) sont originaires du Nigeria, suivies du Sénégal (10%), soulignant la dimension transnationale du phénomène. Un rapport américain de 2024 avait déjà pointé du doigt l’exploitation de femmes et de filles, parfois âgées de seulement 12 ans, dans cette région.
Sensibilisation accrue et appel à une action coordonnée
Malgré des perceptions divergentes sur l’évolution du phénomène, l’étude constate une meilleure sensibilisation des communautés locales et une plus grande visibilité de la traite depuis 2021. Elle appelle à une réponse multisectorielle, coordonnée et durable, basée sur des données fiables et des partenariats renforcés. Des réseaux de prostitution ont déjà été démantelés dans la région par le passé.
