HCCT, CESE : L’énorme piège tendu par Diomaye Faye à l’opposition suite à la convocation des députés

HCCT, CESE : L’énorme piège tendu par Diomaye Faye à l’opposition suite à la convocation des députés

Le 29 août 2024, les députés sénégalais ont été convoqués par le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, à l’Assemblée nationale pour l’ouverture de la deuxième session extraordinaire de l’année. Au cœur des discussions, un projet de loi visant la modification de la Constitution, avec en ligne de mire la suppression du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE).

Cette initiative du président Faye, bien qu’apparemment motivée par une promesse électorale de rationalisation des dépenses publiques, cache en réalité une stratégie politique visant à placer l’opposition dans une position délicate. Majoritaires au sein de l’Assemblée nationale, les députés de l’opposition se trouvent face à un dilemme périlleux : voter pour la suppression des deux institutions, ce qui reviendrait à renier les politiques mises en place sous la présidence de Macky Sall, ou rejeter la proposition, offrant ainsi au président une raison légitime de dissoudre l’Assemblée nationale pour cause de blocage institutionnel.

La situation est d’autant plus complexe que, bien que le président ne puisse pas immédiatement dissoudre l’Assemblée, la Constitution lui en donnera le pouvoir à partir du 15 septembre. D’ailleurs, il y a un mois, le président Faye avait sollicité l’avis du Conseil constitutionnel sur les modalités et le calendrier possible pour dissoudre l’Assemblée nationale en respectant strictement les règles constitutionnelles.

Le sort du HCCT et du CESE sera donc décidé lors de cette session parlementaire, prévue à 10h00 à l’Hémicycle. Mais au-delà de la simple question institutionnelle, c’est l’avenir politique de l’opposition qui est en jeu. En effet, la suppression de ces deux institutions budgétivores, qui coûtent environ 15 milliards de francs CFA par an, est un argument de poids pour le président, qui peut justifier cette réforme au nom de la réduction des dépenses publiques. Cependant, ce choix n’est pas sans rappeler les pratiques des précédents chefs d’État sénégalais, qui ont souvent supprimé des institutions pour les recréer sous une autre forme, selon les besoins politiques du moment.

Face à cette situation, certains leaders de l’opposition, comme Thierno Bocoum et Bougane Guèye Dany, ont déjà exprimé leur mécontentement, arguant que cette session aurait dû se concentrer sur la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre. D’autres voient dans cette convocation une tentative à peine voilée du président Faye de légitimer une future dissolution de l’Assemblée, si les députés refusent de se plier à ses volontés.

Ainsi, derrière ce projet de réforme constitutionnelle se cache un véritable piège politique tendu par le Président Bassirou Diomaye Faye, dont l’issue pourrait bien redessiner le paysage politique sénégalais.

3 COMMENTAIRES
  • Ca_va_mal

    C’est stupide de vouloir supprimer le HCCT et le CESE juste pour faire des économies. On ne fait pas des économies en supprimant tout et n’importe quoi autrement on peut aussi supprimer l’école publique gratuite.

    Le HCCT est l’organe qui permet la décentralisation du pouvoir et des responsabilités dans le but de mieux répartir le pouvoir et le développement au Sénégal pour ne plus avoir Dakar seulement comme projet. Supprimer le HCCT c’est surtout parce que le PASTEF n’a pas de majorité dans toutes les régions du pays donc on supprime l’organe qui divise le pouvoir (en théorie). Les présidents changent et les discours aussi, mais les actions restent les mêmes…

    Le CESE existe en France et en UE. Pourquoi vouloir supprimer un progrès visant à inscrire le Sénégal dans la bonne direction de développement? Oui c’est une initiative de Macky Sall qui a copié ce qui se faisait de mieux en Europe. Et alors? L’important c’est l’égo des nouveaux dirigeants ou l’avenir du pays?

  • laye pobar

    Quel con. c’est un âne !

  • Ano

    Son excellence Bassirou Diomaye Faye quelle intelligence politique de votre part

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