Habib Sy invite Macky Sall à éviter « une malédiction pire que celle du pétrole… »

« J’ai décrié le Plan Sénégal Émergent (Pse) et aujourd’hui l’histoire me donne raison…« , a dit Habib Sy ce mardi, en marge d’une rencontre avec ses militants aux Maristes. Le leader du Parti de l’Espoir et de la Modernité (PEM) est aussi revenu sur le dossier du pétrole, sur le cas Khalifa Sall et sur la candidature controversée de Karim Wade.

Pour Habib Sy, « le Pse pouvait avoir un intérêt si le plan avait la force d’attirer les investissements directs étrangers… Or, l’essentiel du Pse se fait sur investissements publics, le budget de l’Etat, soit 95%. Et le ministre des Finances a indique, l’année dernière, que la croissance tirée par les investissements publics, le Sénégal a atteint le plafond. Ce qui veut dire qu’ils ont beau continué à faire des investissements publics. Ils ne pourront plus maintenir la croissance et aujourd’hui, c’est démontré qu’ils n’ont pas la capacité d’attirer les investissements directs privés étrangers« .

« Tellement d’incohérences« , soulignées, « à plusieurs reprises« , par l’ancien ministre de l’Agriculture sous Abdoulaye Wade qui renchérit: « Même la façon dont le Pse est rédigé, il y a tellement de contradictions et d’incohérences… Je ne crois pas que c’est le Pse qui soit capable, aujourd’hui de nous mettre sur la voie du progrès. » Raison pour laquelle, il a défini un « programme libéral, social » qu’il va présenter aux Sénégalais, « secteur par secteur…« J’étais au cœur du pouvoir et avec le recul, je sais comment solutionner nos problèmes« , poursuit M. Sy.

Revenant sur le fonctionnement de la justice décrié depuis quelques temps par bon nombre de sénégalais, M. Sy rappelle à cet effet qu' »il y a trois (3) pouvoirs au Sénégal« .

« Ici on dit pouvoir judiciaire, contrairement en France où on dit que la justice est une autorité. Mais ici on dit que c’est un pouvoir. Et quand  c’est un pouvoir, où tire-t-il sa légitimité? Normalement du peuple. Alors l’Exécutif est contrôlé par le peuple. C’est le président de la République. Quand le peuple ne lui fait pas confiance, à travers des élections il le destitue. Idem pour les députés… Mais rien ne contrôle la Justice qui est censée être un pouvoir ». Raison pour laquelle, il propose une réforme en réorganisant la Cour suprême, le Conseil constitutionnel, la Cour d’appel.

En faisant quoi? « Les présidents de ces institutions doivent être élus démocratiquement par leurs pairs. S’ils sont élus, on va prendre le plus gradé parmi eux pour le nommer président du Conseil supérieur de la magistrature. Le président de la République va sortir de ce Conseil et ce sont les magistrats qui vont désigner le dirigent de cette institution… » Il estime à cet effet qu’il ne faut pas, « par ce système, qu’on ait un Gouvernement des juges« , proposant un organe extrajudiciaire censé de représenter le peuple en veillant sur la probité des magistrats… Ce qui permettra au pouvoir judiciaire de s' »accaparer de leur indépendance pour rendre une bonne justice… »

Concernant la décision de la Cour de justice de la Cedeao qui a statué sur le cas Khalifa Sall, Habib Sy considère qu’il ne peut pas y avoir de discussions ni de débats. Il rappelle que « c’est une honte pour l’Etat du Sénégal. Parce que l’Etat du Sénégal, comme tous les membres de la Cedeao, a décidé d’aliéner une partie de sa souveraineté dans un cadre communautaire… » Ce qui veut dire, en droit, que les traités internationaux sont au dessus des lois internes. « Si la Cedeao tranche, l’Etat du Sénégal a l’obligation de respecter cette décision de justice…« , prévient-il.

Pour lui, cet arrêt de la Cour de justice de la Cedeao « fait écrouler toute la décision du Tribunal qui a condamné Khalifa Sall… » Il demande la libération du maire de Dakar avec tous ses droits civils, civiques pour qu’il puisse être candidat à l’élection présidentielle de 2019.

« C’est le même cas de Karim Wade… », fait-il d’une pierre deux coups. Inscrit sur les listes électorales, Wade-fils s’est inscrit, de l’avis de Habib Sy, de façon tout à fait régulière.

« Le ministre de la Justice qui était là, pendant la condamnation de Karim Wade, à travers les réseaux sociaux, a bien dit qu’on ne lui a pas ôté ses droits civiques et civils, qu’il peut être électeur et électif« , selon le leader du Parti de l’Espoir et de la Modernité( PEM). Il demande ainsi que le chef de l’Etat revienne à la raison et qu' »il ait une certaine grandeur » pour éviter une certaine instabilité dans le pays « pire que la malédiction du pétrole… parce que partout où y a eu instabilité dans un pays, c’est en général dû à des problèmes d’élection…« 

2 COMMENTAIRES
  • MDG

    Bonjour Mr. le ministre,
    Avec tout le respect que je vous dois, j’aimerais vous poser une question sur le cas de Karim Wade.
    Est-ce que KW est éligible pour qlq1 qui, n’eut été son père Président n’envisagerait jamais prendre la nationalité sénégalaise. Il a attendu deux ans après l’élection de son père, en 2002, pour se trouver un extrait de naissance sénégalais à l’état civil de grand Dakar. KARIM n’aime pas le Sénégal mais veut au moins être le Chef Suprême du pays comme l’était son père. Mais comme il ya toujours des brebis galeux qui n’ont de souci que son élection au lieu de se présenter ces gens là, hanâ Viviane mô gueunne liguêye sène ndaye yi lâ yâkâre. Dou nguêne nitou dara …

  • Mamadou Mbengue

    C est l un des ministres les plus nuls de Wade .votre bilan n est pas terrible

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