France : Rappel de l’ambassadeur en Algérie et expulsion de 12 agents
La France a pris la décision de rappeler son ambassadeur en Algérie pour consultations et d’expulser douze agents algériens de son territoire. Cette annonce a été faite mardi par le ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères, Jean-Noël Barrot, via une publication sur le réseau social X. Le ministre a précisé que cette action fait suite à la « décision injustifiée et incompréhensible » de l’Algérie d’expulser douze fonctionnaires français de son territoire.
Jean-Noël Barrot a justifié cette démarche en affirmant que les autorités algériennes avaient choisi l’escalade : « Nous répliquons comme annoncé (…) Le dialogue, toujours, mais pas à sens unique. »
Dans un communiqué de presse, l’Élysée a exprimé sa consternation face à l’expulsion des agents diplomatiques par l’Algérie, estimant que cette décision méconnaît les règles judiciaires élémentaires. La présidence française accuse l’Algérie de provoquer une « dégradation brutale » des relations bilatérales déjà fragiles, insistant sur la protection des intérêts nationaux français et de la coopération en matière migratoire.
Selon le communiqué, la France poursuivra son ambition de maintenir des relations stables avec l’Algérie, en tenant compte de l’histoire commune et des liens humains entre les deux nations. Le président Emmanuel Macron a appelé l’Algérie à la responsabilité pour ne pas entraver le dialogue engagé en mars dernier avec le Président algérien.
Ces tensions émergent après des tentatives de réconciliation fin mars, suite à des mois difficiles marqués par la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. L’Algérie avait exprimé son mécontentement en rappelant son ambassadeur de Paris et en annulant une visite présidentielle prévue en France en 2024.
D’autres facteurs de tension incluent l’incarcération de Boualem Sansal et le renvoi de migrants, dont l’influenceur algérien Doualemn. Cela a amené plusieurs ministres français à envisager des mesures de rétorsion, y compris la restriction d’accès au territoire français pour des responsables algériens.
Malgré un début de rapprochement lors d’un échange téléphonique entre Macron et Tebboune et une visite ministérielle à Alger, l’arrestation à Paris d’un cadre consulaire algérien a envenimé les relations récentes. Alger a rétorqué en expulsant les douze agents français, dénonçant une « arrestation spectaculaire et ostentatoire » contraire aux usages diplomatiques, en violation flagrante des conventions pertinentes.
La diplomatie algérienne a vivement réagi, expliquant ses actions et prévenant que de telles procédures ne seront pas sans conséquences. Ces informations ont été rapportées par Anadolu, comme lu sur leur site.
