Espionnage en France : Un fonctionnaire accusé de collaboration avec l’Algérie

Un fonctionnaire du ministère français de l’Économie et des Finances est accusé d’avoir espionné pour le compte de l’Algérie. En décembre dernier, il a été mis en examen pour la transmission d’informations confidentielles concernant des ressortissants algériens en France. Parmi ces informations figuraient des détails sur des opposants au régime algérien. Selon des sources relayées par nos confrères d’Anadolu, le parquet de Paris a confirmé que le fonctionnaire est poursuivi pour « intelligence avec une puissance étrangère » et d’autres accusations liées à la sécurité nationale.
Le suspect, employé à Bercy, aurait entretenu des relations régulières avec un membre du consulat algérien à Créteil, soupçonné d’être un agent sous couverture des services de renseignement algériens. Une source proche de l’enquête affirme que cet employé aurait divulgué des informations sensibles sur des demandeurs d’asile algériens, y compris des figures notables de l’opposition algérienne.
Parmi les personnes concernées, Amir Boukhors et Mohamed Larbi Zitout, tous deux sous mandat d’arrêt international pour terrorisme, étaient mentionnés, de même que Chawki Benzehra, un influenceur algérien. Certains des concernés auraient reçu des menaces sévères, bien qu’aucun lien direct n’ait été établi jusqu’à présent avec les fuites d’informations.
Les investigations ont révélé que le fonctionnaire aurait reçu ces informations grâce à une assistante sociale de l’Ofii, avec laquelle il avait une relation intime. Cette collaboratrice est désormais poursuivie pour violation du secret professionnel après avoir consulté un logiciel confidentiel. Elle nie cependant avoir reçu quelconque compensation en contrepartie.
L’affaire, qui a éclaté en juin 2024, a vu la DGSI émettre des suspicions sur la liaison entre l’employé de Bercy et l’agent algérien. Depuis novembre, deux juges d’instruction dirigent l’enquête. L’accusé, soumis à un contrôle judiciaire, clame être victime d’une manipulation. L’enquête, selon notre source qui s’appuie sur des rapports vus sur le site d’Anadolu, se poursuit sur la thématique de la sécurité nationale.
Cette affaire survient dans un contexte tendu entre la France et l’Algérie. Les relations se sont dégradées, exacerbées par des divergences politiques et historiques. L’Algérie a rappelé son ambassadeur en France et le président Abdelmadjid Tebboune a annulé une visite à Paris après que la France ait reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Ces tensions marquent une évolution préoccupante des relations bilatérales, avec des points de désaccord persistants sur des sujets sensibles du passé colonial.