France : Discrimination liée au voile dans l’accès à l’emploi
Une étude récente publiée le 9 décembre par l’Observatoire national des discriminations et de l’égalité dans le Supérieur (Ondes) révèle l’effet significatif du port du voile sur les chances d’emploi en France. L’enquête a analysé les réponses des recruteurs à des candidatures fictives pour des postes en apprentissage en BTS Comptabilité-Gestion.
Les résultats montrent une discrimination marquée : le port du voile diminue de 81,4 % les chances de réponse positive et réduit de plus de 30 % les réponses non négatives. Selon l’étude, les recruteurs classifiaient leurs réponses comme négatives, non négatives (incluant des demandes d’informations supplémentaires), ou positives (invitations à un entretien).
Les candidates voilées ont été particulièrement désavantagées. Par exemple, seulement 2,46 % des candidates signalant une origine française et portant le voile ont obtenu des réponses positives, comparé à 13,26 % pour celles non voilées. Pour les candidates d’origine maghrébine, les chiffres sont respectivement de 1,19 % contre 7,86 %.
L’étude souligne également une réduction de 31,3 % des réponses non négatives pour les candidates françaises voilées et 34,8 % pour les candidates maghrébines. « Ces données révèlent une discrimination systématique liée au port du voile », note le rapport.
Le document met en lumière un phénomène d’islamophobie, influençant indépendamment l’origine des candidates. La « pénalité » liée au voile est équivalente, qu’elles soient d’origine française ou maghrébine. Cela montre une discrimination spécifiquement religieuse, indépendante des préjugés ethniques.
Alors que le port du voile alimente fréquemment des débats en France, le rapport démontre un impact concret de ce stigmate sur l’accès au travail. « L’islamophobie institutionnalisée est un frein majeur à l’inclusion des femmes voilées », conclut le rapport.
Dans un contexte où l’apprentissage vise à faciliter l’insertion des jeunes, ces résultats posent question. Les chercheurs indiquent que les candidates voilées doivent envoyer environ 200 candidatures pour espérer une réponse positive, illustrant la persistance des discriminations.
Le rapport invite les décideurs publics à intensifier leurs efforts contre l’islamophobie et à sensibiliser les recruteurs. Malgré l’égalité des chances comme principe fondamental en France, ces résultats soulignent la nécessité de renforcer les politiques pour une société réellement inclusive.
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