France : Controverse autour d’une offre d’emploi contre les « séparatismes »

Une offre d’emploi pour un « agent chargé de la lutte contre les séparatismes » publiée par la préfecture de l’Essonne suscite une vive polémique en France. Ce poste vise spécifiquement le « séparatisme islamiste » et prévoit, entre autres, des contrôles administratifs ainsi que des fermetures ciblées.
Anadolu a rapporté les propos d’un lanceur d’alerte qui a dénoncé ces mesures, estimant qu’elles visent à « recenser toute la communauté musulmane du département » sous le prétexte de combattre l’islamisme.
Selon cette source, l’offre d’emploi s’inscrit dans une politique stigmatisante, créant une distinction entre les « bons » et les « mauvais » musulmans. « Le but est de nous diviser », a-t-il affirmé, critiquant une vision assimilatrice selon laquelle « un bon musulman est celui qui ne jeûne pas et mange du porc ».
Pour le lanceur d’alerte, ces initiatives témoignent d’une logique de division et affectent particulièrement les jeunes issus des quartiers populaires et de l’immigration africaine, en les plaçant dans une suspicion perpétuelle.
La loi sur le séparatisme de 2021, officiellement conçue pour viser toutes les atteintes aux principes républicains, est régulièrement critiquée pour son ciblage sélectif des musulmans. Comme l’indique le lanceur d’alerte, cette politique pourrait « institutionnaliser une discrimination » et ancrer dans les esprits une normalisation de la surveillance ciblée.
Le débat enfle sur l’équilibre entre la lutte contre la radicalisation et le risque de dérive sécuritaire ciblant une seule communauté. Si certains défendent ces dispositifs comme nécessaires à la protection des valeurs républicaines, d’autres les perçoivent comme une extension dangereuse des pouvoirs de l’État, renforçant un climat de défiance et d’exclusion.
Pour l’heure, la préfecture de l’Essonne n’a pas encore réagi aux accusations soulevées.