France : Débat sur l’innocence et la radicalisation des prévenus dans le procès Samuel Paty
En France, le procès des accusés impliqués dans l’assassinat de Samuel Paty, tué le 16 octobre 2020, se déroule avec intensité. Deux jeunes hommes, Azim Epsirkhanov et Naïm Boudaoud, âgés respectivement de 23 et 22 ans, sont au cœur de ce procès. Ils sont accusés de complicité d’assassinat terroriste et d’association de malfaiteurs terroriste pour avoir fréquenté l’auteur de l’attentat, Abdoullakh Anzorov, sans connaître ses intentions meurtrières.
Au cours de la troisième semaine de ce procès historique, l’examen des personnalités et des rôles des deux prévenus a été particulièrement scruté. Bien que leur rapport à l’Islam ait été questionné, les expertises diligentées durant la procédure ont rejeté l’hypothèse d’une radicalisation. Ces expertises mettent en doute la stratégie des enquêteurs, qui avaient initialement brossé un portrait inquiétant des deux amis.
Le procès a exposé les débats enflammés au sujet de la présence de certaines applications et vidéos dans les téléphones des accusés. Par exemple, Naïm Boudaoud a dû justifier l’utilisation de l’application Muslim Pro, qui fournit les horaires de prière, et le visionnage de vidéos associées dans l’instruction.
Les expertises psychologiques démontrent qu’Azim Epsirkhanov et Naïm Boudaoud ne présentaient pas de signes de radicalisation significative. Pour Naïm Boudaoud, le rapport indique une méconnaissance religieuse et une incapacité à discuter des enjeux géopolitiques au Moyen-Orient, affirmant un risque de passage à l’acte violent insignifiant.
Les deux jeunes hommes, qui encourent une peine de prison à perpétuité, ont continuellement clamé leur innocence. Ils affirment ne pas avoir été conscients des intentions terroristes d’Anzorov. Ils expliquent avoir accompagné Anzorov à Rouen pour acheter un couteau dans l’idée de l’offrir à son grand-père, sans savoir que ce jour-là serait tragique. Naïm Boudaoud l’a raccompagné à Conflans-Sainte-Honorine, lieu de l’attentat, croyant à une simple confrontation avec une bande rivale.
Le procès, qui s’étend jusqu’à décembre, doit déterminer la responsabilité de chacun des huit accusés, pour élucider complètement les circonstances de l’assassinat de Samuel Paty. Abdoullakh Anzorov a été abattu par les forces de l’ordre après avoir commis son acte, laissant la justice française à la charge de démêler les multiples responsabilités.