Le Sénat français a lancé, ce jeudi, une série d’auditions concernant le dérapage des finances publiques, comme l’ont rapporté les médias locaux. Cette initiative s’inscrit dans une mission d’information majeure menée par la chambre haute du Parlement.
Bruno Le Maire, ancien ministre de l’Économie et des Finances, est le premier à se présenter devant la commission des Finances. Interrogé sur sa gestion du budget de l’État durant ses sept années à Bercy, il a fait face aux questions sur l’augmentation du déficit public, désormais prévu à 6,1 % du PIB pour 2024, par rapport aux 4,4 % initialement envisagés.
Accusé d' »insincérité budgétaire » par certains responsables politiques, Bruno Le Maire s’est toujours défendu, attribuant cette situation aux soutiens financiers massifs déployés pendant la crise du Covid-19 et aux recettes fiscales moins importantes que prévu. Lors de son audition, il a reconnu devant les sénateurs une « grave erreur technique d’évaluation des recettes dont nous payons le prix », tout en niant toute « dissimulation » ou « volonté de tromperie ».
Son audition sera suivie par celle de Thomas Cazenave, ex-ministre des Comptes publics, tandis que Gabriel Attal et Elisabeth Borne doivent également se présenter prochainement devant la commission. « Il est normal d’essayer de comprendre ce qu’il s’est passé, les responsabilités de chacun », a déclaré Jean-François Husson, rapporteur général du budget au Sénat, ajoutant qu’il est crucial que chacun « assume et dise comment la situation a été vécue » au sein du gouvernement.
En parallèle, les députés de la commission des finances à l’Assemblée nationale ont unanimement soutenu la demande de bénéficier des pouvoirs d’une commission d’enquête pour examiner les causes du dérapage budgétaire. Les travaux sont prévus pour débuter fin novembre ou début décembre, après la première lecture du projet de loi de finances pour 2025.