Le ministre français de l’Économie, Jean-Noël Barrot, a plaidé jeudi pour une position ferme de l’Union européenne dans les négociations commerciales avec les États-Unis, suite à la décision du président Donald Trump d’imposer des droits de douane de 30% sur les importations européennes à partir du 1er août. Lors d’une conférence organisée par le Medef, il a souligné l’importance de défendre les intérêts européens à court et long terme.
L’UE face à un dilemme : céder ou riposter ?
Selon Jean-Noël Barrot, céder aux exigences américaines créerait un dangereux précédent, ouvrant la voie à de futures pressions de la part d’autres puissances économiques comme la Chine. « Si aujourd’hui, nous acceptons qu’on puisse lever des droits de douane sur l’Union européenne […] demain, c’est la Chine, et puis à nouveau les États-Unis, qui reviendront», a-t-il déclaré, selon l’agence Anadolu.
Il a encouragé l’UE à se préparer à des mesures de rétorsion si aucun accord n’est trouvé avant le 1er août. «Présentons la puissance de feu de nos instruments de dissuasion», a-t-il affirmé, tout en précisant que l’UE ne souhaite pas les utiliser, sauf en cas d’atteinte à ses intérêts économiques vitaux.
Bruxelles explore des contre-mesures
La Commission européenne, représentée par son vice-président Maros Sefcovic, continue de privilégier une solution négociée. Parallèlement, elle prépare une liste de produits américains à taxer en représailles, d’une valeur estimée à 72 milliards d’euros. Cette liste inclut des produits phares comme les avions, les voitures, le bourbon et le soja, mais exclut pour l’instant les services financiers et numériques.
Soutien de Paris à la Commission européenne
Emmanuel Macron a exprimé, samedi sur X (anciennement Twitter), son soutien à la position de Bruxelles. Il a qualifié l’annonce des droits de douane de « très vive désapprobation » et a insisté sur la nécessité d’accélérer la préparation de contre-mesures crédibles. L’UE espérait conclure un accord global sur le commerce ce mois-ci, mais l’annonce de Donald Trump compromet ces négociations.