Découvrez les pressions exercées par le FMI sur chaque nouvelles autorités au Sénégal, de Macky 2012 à Diomaye 2024

Découvrez les pressions exercées par le FMI sur chaque nouvelles autorités au Sénégal, de Macky 2012 à Diomaye 2024

Depuis 2012, le Sénégal a accueilli deux missions importantes du Fonds Monétaire International (FMI), chacune coïncidant avec l’arrivée au pouvoir d’un nouveau président. En mars 2012, Macky Sall succédait à Abdoulaye Wade, et en 2024, c’est Bassirou Diomaye Faye qui prend les rênes du pays. Dans les deux cas, le FMI a rapidement imposé une forme de pression économique, en rappelant les nouvelles autorités à l’ordre sur la gestion budgétaire. Bien que le FMI ait l’habitude d’envoyer des missions tout au long de l’année, indépendamment de l’installation de nouvelles autorités, la rédaction de Senego a choisi de comparer spécifiquement les deux missions qui ont eu lieu à peu près à la même période, en 2012 et en 2024.

La mission de 2012 : une conjoncture tendue

La première mission en 2012 s’est tenue en septembre, marqué par des tensions socio-politiques, notamment au Mali et en Guinée-Bissau. Malgré cela, le FMI saluait une croissance modeste mais stable, avec un PIB réel prévu à 3,7 %, contre 2,6 % l’année précédente. Toutefois, l’environnement extérieur restait incertain, notamment à cause des prix élevés des produits pétroliers et alimentaires. Le FMI prévoyait déjà des défis à moyen terme pour le Sénégal, notamment le maintien d’une croissance forte tout en réduisant la dette publique. Le gouvernement nouvellement élu de Macky Sall devait rapidement prendre des mesures pour maîtriser les dépenses publiques et stimuler les infrastructures, un secteur clé pour soutenir l’économie.

Le FMI recommandait des réformes structurelles, notamment dans la gouvernance publique, pour renforcer la stabilité macroéconomique. Les autorités devaient également rationnaliser les subventions énergétiques et alimentaires, un sujet particulièrement sensible dans un pays où les ménages sont vulnérables à la volatilité des prix.

2024 : un contexte économique plus fragile

Douze ans plus tard, la situation a changé. En septembre 2024, une nouvelle mission du FMI s’est rendue à Dakar pour évaluer l’évolution économique sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye. Cette fois-ci, l’économie sénégalaise montrait des signes de faiblesse, avec une croissance du PIB réel bien inférieure aux attentes, se limitant à 2,3 % au premier trimestre. Plusieurs secteurs, dont les mines, la construction et l’agro-industrie, affichaient un ralentissement inquiétant. Le déficit budgétaire se creusait, en grande partie à cause de la baisse des recettes et de l’augmentation des subventions énergétiques.

Le FMI, dans son analyse, mettait en garde les nouvelles autorités sur la nécessité de prendre des « mesures vigoureuses ». Des réformes fiscales et la suppression progressive des subventions coûteuses étaient jugées indispensables pour ramener le déficit budgétaire dans les normes fixées par l’UEMOA. Sans ces ajustements, la dette publique sénégalaise risquait de rester supérieure à 70 % du PIB, un niveau jugé insoutenable par le FMI.

Comparaison des deux périodes

En comparant les deux missions, un schéma similaire émerge : dans les deux cas, le FMI insiste sur la nécessité pour les nouveaux gouvernements de mener des réformes économiques difficiles et impopulaires. En 2012 comme en 2024, la pression se fait sentir sur les dirigeants fraîchement élus, sommés de réformer rapidement les finances publiques sous peine de voir leur crédibilité économique remise en question.

Le parallèle entre 2012 et 2024 met également en évidence une certaine continuité dans les défis auxquels le Sénégal est confronté. L’endettement reste un problème central, tout comme la gestion des subventions énergétiques et des exonérations fiscales, des éléments qui pèsent lourdement sur le budget de l’État.

Si les recommandations du FMI de 2012 ont permis au Sénégal de stabiliser son économie pendant plusieurs années, les défis actuels semblent plus complexes à surmonter. Les perspectives macroéconomiques de 2024 sont nettement moins optimistes, et sans une action immédiate, le FMI avertit que le Sénégal pourrait prendre du retard dans la réduction de son déficit budgétaire.

L’accent est désormais mis sur l’amélioration de la viabilité financière des entreprises publiques, telles que la société nationale d’électricité (SENELEC), ainsi que sur la mise en œuvre de réformes tarifaires. De plus, la résolution des impayés envers les entreprises privées constitue un autre défi à court terme.

Les missions de 2012 et 2024 illustrent une constante : à chaque transition politique majeure, le FMI intervient pour rappeler aux autorités sénégalaises l’importance de maintenir une discipline budgétaire stricte. Les réformes proposées par l’institution internationale, bien que souvent impopulaires, visent à garantir la stabilité macroéconomique du pays. Cependant, leur mise en œuvre reste délicate, dans un contexte où les gouvernements doivent jongler entre les impératifs financiers et les attentes sociales.

Il convient également de rappeler qu’un an après l’arrivée au pouvoir de Macky Sall, le FMI avait dépêché une nouvelle mission en 2013, cette fois marquée par des satisfecits. Si les autorités actuelles prennent des mesures similaires pour redresser la situation économique, il est probable qu’une mission prévue pour 2025 pourrait également attribuer de bonnes notes à l’administration de Bassirou Diomaye Faye. Celle-ci hérite en effet d’une situation économique difficile, dont les causes ne sont pas entièrement imputables à la nouvelle équipe.

Toutefois, une question cruciale demeure : les nouvelles autorités doivent-elles systématiquement suivre les recommandations du FMI ? Il est largement admis qu’un pays ne peut pleinement se développer en appliquant à 100 % les prescriptions du FMI. De nombreux États, y compris les plus émergents, s’efforcent de se libérer de l’influence du Fonds dans leurs politiques économiques. C’est désormais au gouvernement sénégalais de décider s’il doit se conformer aux instructions du FMI ou explorer d’autres sources de financement pour ses politiques publiques.

Néanmoins, pour respecter leurs promesses électorales, il leur faudra impérativement trouver des fonds. Le véritable défi réside dans le fait que le FMI, par son influence considérable sur la finance mondiale, est souvent écouté par les grands bailleurs internationaux avant tout engagement financier. Sans l’aval du FMI, l’accès aux financements internationaux pourrait se compliquer, limitant ainsi les marges de manœuvre du gouvernement d’Ousmane Sonko.

5 COMMENTAIRES
  • Baba

    Laye seck tu n a absolument rien ,rien compris,oui tu n a rien compris, dommage

  • Laye Seck

    Tous derrière SONKO et DIOMAYE le Sénégal va se tourner vers la Chine la Russie etc

  • Cheikh Tourè

    Ça se voit que vous êtes des bleus. Le FMI a toujours fait des déclarations de ce genre qu on n a pas besoin de répéter. Vous faites fuir les investisseurs et vous découragez les jeunes Sénégalais. Le pays ne va pas mal. Observez les embouteillages. Allez dans les supermarchés. En milieu rural beaucoup de villages ont accès à l eau potable et à l électricité. S il y a des problèmes de vivre de soudure, qu on renonce provisoirement à certains privilèges. Le FMI sait que le Sénégal n à pas atteint la cote d alerte. Ils veulent juste conscientiser nos dirigeants

  • Mass

    Jamais dans l’histoire politique du Sénégal des fonds intérieur aussi importante ont été mobilisés en si peu de temps cette article semble être commandé par Amadou Ba.

  • Yeah man !

    « La main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit. »
    Napoléon Bonaparte

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