Contribution: Sauver l’École sénégalaise, par Mamadou Sy Tounkara

L’année scolaire qui vient d’être sauvée in extremis par un énième accord entre l’État et les syndicats d’enseignants nous rappelle que l’Ecole sénégalaise est dans des turbulences chroniques. Sauver une année est certes une bonne chose mais c’est l’Ecole sénégalaise elle-même qu’il faut sauver. Personne n’est satisfait de sa situation actuelle : État, enseignants, apprenants, parents, entreprises, tout le monde se plaint à une échelle ou une autre.

Le système d’enseignement actuel hérité de la colonisation est totalement inadapté. La langue de travail est le français, une langue étrangère, et les apprenants sortent de l’école, dans leur écrasante majorité, sans jamais la maîtriser et sans aucune compétence. L’école ne fait pas connaître notre Histoire, nos cultures, notre géographie, nos richesses, nos défis présents et futurs. Elle ne nous donne pas la fierté d’être nous-mêmes et ne fait pas de nous des créateurs, inventeurs, innovateurs devant répondre présents au banquet des nations.

L’école forme des complexés-quémandeurs d’emplois, parlant et s’habillant comme le colonisateur, ignorants de leurs potentialités et devoirs communs, plaçant la réussite individuelle par l’accumulation et le paraître au-dessus de tout.

Notre école n’enseigne ni le moral ni le spirituel et exclut, au nom de la laïcité athée française, toute référence à nos religions et à nos valeureux héros. Les épopées et les enseignements des Cheikh Ahmadou Bamba, El Hadj Malick Sy, Seydina Limamoulaye et tous les autres fondateurs y sont absents.

Notre école n’est belle ni à l’intérieur ni à l’extérieur car son contenu est d’inspiration coloniale régressive et son apparence est repoussante. L’État est incapable de faire face à toute la demande car n’en ayant tout simplement pas les moyens.

Toutes ces turbulences de l’Ecole sénégalaise sont une logique interne, une résultante directe de l’ensemble des contradictions d’un système colonial non encore démantelé.

Pour sauver l’Ecole sénégalaise, il faut une véritable révolution silencieuse. Casser tous les codes coloniaux. Apprendre avec nos langues notre histoire, nos héros, notre géographie, nos richesses, nos défis. Apprendre comment créer, inventer, innover. Enseigner nos fois, nos vertus, nos valeurs. Bâtir les ponts entre l’école et le monde tel qu’il est et tel qu’il sera. Façonner le Sénégalais et le Sénégal de nos rêves.

Mamadou Sy Tounkara –

6 COMMENTAIRES
  • Baye+Mor+Thiane

    Vérité absolue
    Wallahi s’il était le président du Sénégal, il remettrait tout en normal

  • Dia Pulho

    Djeredjef wax nga lepe noonu la varra dèmè gun xam sunu bope guem sunuy djambary dèmbeu

  • Badman Place

    Man yaw la geume de. Bilahi

  • sall

    A 100% d’accord avec toi

  • Galsen

    Wah gua lep tounkara,andeu na thi ligga wah

  • Maïmouna ba

    Pourtant tounkara tu es un produit type de ce système éducatif que tu rejettes.
    Tu n’en est pas pour autant une honte. Cette langue que tu rejettes tu as tout fait pour la maîtriser. On se rappelle tous de la peine que tu as pris pour relever toutes les fautes de grammaire d’orthographe d’un communiqué de la présidence. Si tu étais vraiment conséquent tu n’évoquerais même pas ces fautes et quiconque le fera tu t’empresserai de lui dire que « c’est pas notre langue  »
    Le vrai frein à notre développement c’est plus les intellectuels malhonnêtes qui ne défendent que des idées qu’ils ne vivent pas et ne croient pas que le système éducatif.

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