Cinq anciens ministres face à la justice : Une étape saluée par Ngouda Fall Kane

Cinq anciens membres du gouvernement seront bientôt jugés par la Haute Cour de justice. Cette décision marque-t-elle un tournant décisif dans la lutte contre l’impunité, ou s’agit-il d’une simple opération de communication ? Pour Ngouda Fall Kane, Inspecteur général d’État et ancien président de la CENTIF, la réponse est claire : « C’est une démarche à saluer. »

Selon lui, il ne s’agit nullement d’un coup de communication politique. Ce qu’il faut surtout retenir, affirme-t-il dans L’Obs, c’est la volonté politique affirmée de combattre la criminalité économique et financière. « Que cela plaise ou non, c’est un fait : la reddition des comptes est une exigence incontournable dans toute gestion publique. »

L’ Inspecteur général d’État ajoute que lorsque des irrégularités sont constatées dans ce processus de reddition des comptes, des poursuites judiciaires peuvent être engagées et des informations judiciaires ouvertes. C’est une conséquence normale d’un État de droit.

En ce qui concerne les anciens ministres, Ngouda Fall Kane rappelle que la Constitution prévoit leur comparution devant la Haute Cour de justice, en raison d’une exception de juridiction – et non d’une immunité. « Il faut le souligner : leur comparution ne signifie pas qu’ils sont coupables. Ils sont présumés innocents tant que la justice n’a pas établi le contraire. »

Ngouda Fall Kane insiste enfin sur l’importance de la transparence tout au long du processus judiciaire : «Les faits reprochés ne sont pas encore qualifiés juridiquement. Ce sera à la justice de le faire. En attendant, espérons que tout se déroulera dans le respect des droits et des principes de transparence. »