Centrafrique : Un an après l’arrestation de Martin Figueira à Zémio …

Centrafrique : Un an après l’arrestation de Martin Figueira à Zémio …

Le dimanche 25 mai 2025 marque un an jour pour jour depuis l’arrestation de Martin Joseph Figueira dans la ville de Zémio, dans la préfecture du Haut-Mbomou, par les Forces de défense et de sécurité centrafricaines.

Figueira, qui travaillait officiellement pour l’ONG américaine FHI 360, est accusé par les autorités centrafricaines d’activités mettant en danger la sécurité nationale, notamment de tentative de déstabilisation politique et militaire.

Selon les déclarations des autorités, Figueira aurait été en lien avec des groupes armés actifs dans le pays, notamment l’Union pour la Paix en Centrafrique (UPC). Des éléments issus de l’enquête préliminaire font état de correspondances électroniques et téléphoniques retrouvées sur son appareil, évoquant des contacts avec certaines figures rebelles, ainsi que des projets présumés de constitution de groupes armés composés de membres de la communauté peule dans la région.

Les autorités affirment également que Figueira aurait utilisé sa couverture d’employé humanitaire pour mener des activités de renseignement au profit d’une puissance étrangère. Certaines sources officielles avancent qu’il aurait proposé un soutien financier à des milices locales dans l’objectif allégué de créer des tensions internes, voire de contribuer à l’instabilité du pays.

Toujours selon ces mêmes sources, Figueira aurait été en contact avec des membres d’organisations internationales, y compris des représentants de la Cour pénale internationale, dans le cadre d’affaires judiciaires sensibles, notamment sur les crimes commis par des chefs de guerre centrafricains. Aucune des accusations portées contre lui n’a toutefois encore été confirmée par une décision de justice.

Depuis son arrestation, aucune information officielle n’a été communiquée sur l’ouverture d’un procès.

Cette affaire s’inscrit dans un climat de méfiance croissante entre le gouvernement centrafricain et certaines puissances occidentales, que les autorités accusent régulièrement d’ingérence dans les affaires internes du pays.

Dans un contexte similaire, l’ancien ministre et chef de groupe armé Armel Sayo a été arrêté au Cameroun et transféré en Centrafrique, soupçonné de collusion avec des acteurs étrangers dans des activités visant à déstabiliser l’État. Là aussi, les procédures judiciaires sont en cours, et M. Sayo, comme toute personne poursuivie, est présumé innocent jusqu’à ce qu’un tribunal compétent se prononce.

Les autorités centrafricaines affirment vouloir lutter fermement contre toute tentative de déstabilisation étrangère, alors que le pays reste marqué par plusieurs années de conflit et de convoitise sur ses ressources naturelles. Toutefois, de nombreuses voix, notamment au sein de la société civile, appellent à la transparence dans les enquêtes et au respect des droits des personnes mises en cause.

Aly Hassan, Journaliste d’investigation

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