Blanchiment de capitaux-Divulgation de la propriété réelle: Le Forum civil décide d’ « armer » les journalistes pour…

Le Forum Civil a clôturé, ce samedi, une sessions de renforcement de capacité sur la Lutte contre le blanchiment de capitaux au Sénégal. Une rencontre de deux (2) jours (Vendredi 12 et Samedi 13 Octobre 2018), pour permettre aux journalistes d’investigation d’éveiller les consciences sur les méfaits du blanchiment de capitaux, mais aussi à pousser leurs recherches sur « la propriété réelle »…

Le projet de cette rencontre portait sur : « Augmentons la pression : La lutte contre le blanchiment de capitaux à travers des approches multipartites dans les pays de la CEDEAO »…

Le terme propriété réelle tel que défini par l’ITIE:

La Norme ITIE définit la propriété réelle comme suit : … Un (Les) propriétaire(s) réel(s) d’une entreprise est (sont) la (ou les) personne(s) physique(s) qui, directement ou indirectement, possède(nt) ou exerce(nt) en dernier ressort le droit de propriété ou le contrôle de l’entité juridique…

Le cas des entreprises qui détiennent des droits d’extraction du pétrole, du gaz et des minéraux…

L’identité des propriétaires réels des entreprises qui détiennent des droits d’extraction du pétrole, du gaz et des minéraux est souvent inconnue, dissimulée derrière une chaîne de personnes morales qui ne sont pas tenues de rendre des comptes. Ce problème affecte également d’autres secteurs et contribue souvent à alimenter la corruption et l’évasion fiscale. Ce sont surtout les populations des pays riches en ressources qui risquent d’être perdantes, car les actifs extractifs sont trop souvent mal distribués en raison de la corruption.

Mieux sensibiliser les médias dans la lutte contre le blanchiment de capitaux…

Ainsi, l’objectif de cette session consistait à susciter une meilleure implication des médias dans la lutte contre le blanchiment de capitaux. Raison pour laquelle les journalistes d’investigation qui y ont participé ont beaucoup été sensibilisés sur les méfaits du blanchiment de capitaux. Mais aussi, ont été informés, sur le cadre juridique et institutionnel de lutte contre le blanchiment de capitaux. Ce qui a permis à ces derniers de connaitre le concept de « Propriété réelle…« , jusque là méconnu du grand public.

« Au niveau de l’espace Cedeao, il y a des instruments, il y a le GIABA qui est un organe chargé de sensibiliser et de vulgariser la lutte contre le blanchiment d’argent et la lutte contre le terrorisme, au niveau de l’UEMOA il y a aussi une nouvelle directive qui a été ‘internalisée’, voir transposée par certains pays comme le Sénégal. Il y a aussi d’autres instruments au niveau interne comme la CENTIF, qui fait un travail assez appréciable au niveau de leurs rapports…« , rappelle Birahime Touré.

Toutefois, poursuit le Coordonnateur général du Forum Civil (FC), ce qui reste c’est que les citoyens puissent s’approprier de ces instruments là. Pour ainsi dire que l’un des piliers pour permettre aux populations de s’approprier de cette question de lutte contre les blanchiments de capitaux c’est de renforcer la capacité des journalistes, de les amener à faire des investigations, surtout sur les véritables propriétaires des entreprises.

Ce que le FC a commencé déjà avec l’ITIE, avec les industries extractives où ils veulent que cette divulgation de la propriété réelle soit étendue à l’ensemble des secteurs, soit dans le monde des finances, dans le monde des banques, dans le monde des assurances, le monde agricole…

« Derrière chaque infraction pénale, il y a des motifs de blanchiment d’argent. Que ce soit la corruption, le détournement de deniers publics, que ce soit la prise illégale d’intérêt, que ce soit le trafic d’influence, il y a toujours, derrière, un motif de blanchiment de capitaux…« , selon Birahime Seck qui a décidé d’ « armer », les populations, en particulier les journalistes à aller dans le sens de permettre aux citoyens de connaitre les enjeux internationaux de la lutte contre le blanchiment d’argent…

A rappeler que la question du blanchiment d’argent reste encore inconnue des citoyens en général, du secteur privé, de la société civile et de la presse en particulier. Certains même la considèrent comme un sujet tabou. Cette conception du blanchiment d’argent fait que malgré les efforts réalisés par les autorités à travers les institutions et organes de contrôles, la lutte contre le blanchiment d’argent reste un défi majeur.

Et c’est pour une meilleure appréhension du phénomène, que Birahime Seck et Cie ont trouvé important d’impliquer, mais aussi de sensibiliser les différentes parties prenantes.

Aussi, la nature transnationale de ce crime et ses conséquences profondes sont devenues une préoccupation mondiale. Et selon un rapport de l’OCDE intitulé « Flux financiers illicites en Afrique de l’Ouest », la mondialisation a propagé une pléthore d’innovations bénéfiques dans le monde, mais elle a également eu de nombreuses conséquences négatives tant dans les pays riches que dans les pays pauvres. Entre autres effets il y a le blanchiment de capitaux et les délits liés à la drogue.

Bien que centré sur les pays d’Afrique de l’Ouest, le rapport reconnaît la responsabilité commune des pays d’origine, de transit et de destination de lutter contre cette maladie, estimant qu’au moins 50 milliards de dollars sont perdus chaque année en Afrique plus que la somme totale de l’aide au développement que le continent reçoit.

Pour le lutter contre ce fléau, différentes mesures sont prises aussi bien niveau international, régional, sous régional et national. La prise de ces mesures est matérialisée sur le plan juridique par l’adoption de conventions, protocoles et loi et sur le plan institutionnel par la mise en place d’organe dédiés, la Cellule Nationale de Traitement de l’Information Financière (CENTIF) pour le cas du Sénégal.

Cependant, les récentes évaluations du Groupe d’action intergouvernemental contre le blanchiment de capitaux en Afrique de l’Ouest (GIABA), conformes aux recommandations mondiales du Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI), ont identifié plusieurs faiblesses dans les lois anti-blanchiment des États de la CEDEAO. Législation insuffisante, structures anti-corruption obsolètes ou inexistantes.

Le manque de volonté politique et la corruption massive sont quelques-uns des facteurs qui entravent les régimes de lutte contre le blanchiment de capitaux en Afrique de l’Ouest. Les conséquences de ces insuffisances se manifestent dans les infrastructures dégradées, la corruption à grande échelle, l’accroissement de la pauvreté et des conflits etc.

2 COMMENTAIRES
  • Rafna

    Voilà des gens qui ne sont pas entrepreneurs, se font payer par des subventions et qui fatiguent les entreprises par des histoires de blanchiment d’argent……au lieu de lutter pour mettre les entrepreneurs dans un environnement adéquat d’épanouissement, ils passent tout leur temps à voir où ils ont failli pour crier au vol!!!!! Si vous saviez ccme que l’on endure pour pouvoir pérennisé une entreprise dans ce pays, vous n’allez pas parler d’intérêt légitime

  • kaghan diédhiou

    Il faudra renforcer le Forum Civil qui est une organisation remarquable. Mais il faut une volonté politique. Pour cela nous avons besoin de personnes comme Ousmane Sonko à la tête de ce pays.

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