Tunisie : Annulation des Journées Cinématographiques de Carthage en soutien à la Palestine
Le plus ancien événement cinématographique du monde arabe et africain, les Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), prévues en 2023, a été annulé en solidarité avec les Palestiniens. Cette décision survient malgré l’importance de la 34e édition qui devait coïncider avec le centenaire du cinéma tunisien, célébré entre décembre 1922 et décembre 2023.
Lors de ce qui devait être la 35e édition, le président d’honneur Farid Boughedir a affirmé que les JCC mettraient la Palestine au centre du festival. Cet hommage inclut une célébration du cinéma palestinien, avec un focus particulier sur le réalisateur Hany Abu-Assad. Des projections étaient prévues sur l’avenue Habib Bourguiba et dans plusieurs salles tunisiennes.
M. Boughedir a souligné lors d’une conférence de presse que le festival restait fidèle à son identité arabo-africaine, en mettant en lumière la créativité palestinienne et sa résilience. Le 4 décembre, il avait insisté sur le caractère culturel et solidaire de cet engagement.
La 35e édition du festival devait être monumentale, avec 217 films sélectionnés parmi 806 soumissions, représentant 21 pays. Les œuvres tunisiennes devaient briller, avec 99 films inscrits et une forte participation dans la compétition nationale, comportant 12 films sur 56 en compétition pour les prix officiels.
En termes internationaux, le festival prévoyait des sections spéciales avec « Focus Jordanie » et « Focus Sénégal », présentant respectivement 12 et 14 films. Un hommage particulier à la Palestine prévoyait 19 projections, dont 14 en plein air sur l’avenue Habib Bourguiba et 5 autres en salles.
Les JCC, fidèles à leur engagement social, avaient envisagé des projections dans des lieux inhabituels comme les prisons et les casernes, avec respectivement 7 et 5 projections prévues. En outre, le festival avait étendu sa portée à cinq régions du pays, affirmant ainsi son rôle d’événement rassembleur.
Pour célébrer son héritage, le festival prévoyait également « Panorama 35 » et « Panorama 34 », mettant à l’honneur 28 films marquants pour refléter son identité profondément ancrée dans l’arabo-africaine. Du 14 au 21 décembre, la Tunisie devait devenir la capitale du cinéma arabo-africain, réunissant cinéphiles et professionnels autour de cette richissime célébration.