Les quotidiens sont largement revenus sur l’œuvre du percussionniste Doudou Ndiaye Rose, décédé mercredi, à l’âge de 85 ans.
« Le tambour perd son major », titrent Le Soleil et Le Quotidien, comme s’ils s’étaient passé le mot.
Doudou Ndiaye Rose a récemment été « l’objet de nombreuses cérémonies d’hommage [organisées par les] ambassades du Japon et des Etats-Unis » au Sénégal, souligne Le Soleil. Il revient sur l’itinéraire d’ »un maestro », en publiant de nouveau un portrait du défunt percussionniste paru dans ses colonnes le 11 août 1988.
De ce texte on peut apprendre que Ndiaye avait obtenu un diplôme de plombier, un métier qu’il aurait exercé pendant 45 ans. Pris par « la rage de vaincre », selon les termes du Soleil, le percussionniste avait conquis l’Afrique, l’Amérique, l’Europe et l’Asie, grâce à son « tam-tam admirablement joué par des hommes, mais aussi par des femmes, les rosettes ».
Mais il y avait à se demander si Doudou Ndiaye Rose avait conquis son propre pays lorsqu’on l’entendait dire qu’ »au Sénégal, on attend la mort des gens pour leur rendre hommage. Quiconque me le fait, je ne le lui pardonnerai pas », des propos repris par Le Quotidien.
Des propos que tentent d’expliciter le billettiste du même journal : « Le vénérable artiste voulait d’une reconnaissance de son vivant, pas d’un hommage posthume. »
L’As se désole que Ndiaye, « malheureusement, aura été prophète ailleurs que dans son pays, le Sénégal ». « Il n’a pas pu obtenir les titres de propriété du terrain qu’Abdou Diouf lui avait offert (…) pour la construction d’un institut international de rythmes et danses », écrit-il.
Le billettiste du Quotidien se désole qu’à l’occasion de ses funérailles prévues ce jeudi, à Dakar, « tout le Sénégal va se précipiter à la levée du corps, pour vanter et chanter ses vertus », une mobilisation dont il n’a peut-être pas eu droit de son vivant.
Honoré de son vivant ou pas, « Doudou Ndiaye a eu un parcours tout en rose. L’artiste a été de tous les grands moments de la culture au Sénégal », de l’indépendance à nos jours, selon Le Quotidien.