Pandémie : quel impact sur l’apprentissage des langues au Sénégal ?

Fort d’une population de 16 millions d’habitants, le Sénégal fait partie de ces pays d’Afrique qui ont connu une croissance numérique sans précédent en 2020, du fait de la pandémie. 21ème économie sur 64 du continent africain et deuxième d’Afrique de l’Ouest, il fait partie de ces pays avec un réseau numérique désormais non négligeable. Revenons sur les langues les plus apprises dans le pays et les conséquences de la pandémie sur leur apprentissage.

Quelle place des langues étrangères ?

Le wolof est la langue nationale la plus parlée par la population du Sénégal. Elle s’est imposée comme la langue de communication inter-ethnique principale et toute première langue dans le monde des affaires. Progressivement enrichi au contact d’autres langues parlées au Sénégal, comme le français et l’arabe, plus de 72 % de la population comprend le wolof. Même si le français reste la langue officielle du pays, celui-ci est de moins en moins parlé et n’est compris que par 20% de la population. Il se cantonne aux institutions, comme l’école, la justice ou l’administration. Toutefois, le programme Elan-Afrique, lancé en 2012 par l’OIF, tente de relancer l’enseignement du français, tout comme les initiatives du président Macron.

Les langues étrangères les plus apprises dans le pays par les salariés d’entreprise restent, dans l’ordre, l’anglais, enseigné via le centre de formation du British Council notamment, puis l’espagnol, le français, l’arabe et le chinois. L’institut des langues de l’école supérieure de commerce de Dakar propose par exemple des formations pour les grandes entreprises et institutions pour améliorer toutes ces langues. Récemment, l’apprentissage du turc a également mis à l’honneur par l’armée sénégalaise.

Un télétravail qui révolutionne les industries

Avant l’épidémie, les entreprises privilégiaient l’apprentissage des langues de leurs salariés via des formations dans leurs locaux ou dans des centres de formation physiques spécialisés. Avec la répétition des confinements en 2020, le travail à la maison s’est développé massivement, préconisé notamment par le ministre de l’emploi du Sénégal. Cette solution mise en place pour contribuer à l’endiguement de la pandémie a nettement modifié le visage de la formation en langues, avec une explosion de l’apprentissage en ligne.

Cette accélération a été aidée par l’existence d’outils digitaux en tous genres, comme des applications d’apprentissage de langues. La plateforme éducative en ligne ukrainienne Preply, lancée en 2013, a ainsi connu une hausse significative du nombre de ses clients, avec une augmentation de 20% de ses revenus depuis le début de la pandémie. D’après un article de la plateforme, les langues étrangères sont utilisées en grande partie pour communiquer avec des collègues (32.1%) ainsi qu’avec des partenaires commerciaux (29.9%).

Le télétravail a également été adopté par d’autres secteurs, à l’image du géant de l’industrie musicale, le suédois Spotify, qui a lancé en février 2021 l’initiative Work from Everywhere permettant à ses employés de travailler depuis le lieu de résidence de leur choix. Des entreprises comme Antelcia ou Majorel, présentes au Sénégal, ont aussi montré la voie du travail à distance en cette occasion.

La pandémie a non seulement bouleversé le monde entier par le chaos qu’elle a semé, mais aussi les modes de vie. Le télétravail, dans le monde et au Sénégal, a contribué à l’essor d’un nouvel apprentissage des langues, davantage tourné vers le digital. L’Afrique a clairement enclenché sa révolution numérique.

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