« Ce n’est pas l’argent qui règle la question de l’emploi« , d’après Oumar Seck. L’expert financier était invité de l’émission « Jury du Dimanche » sur Iradio. Le chef de la Plateforme de développement du secteur privé EU-ACP a donné son avis sur l’enveloppe de 450 milliards de FCFA dégagée par le chef de l’Etat afin de résoudre la problématique de l’emploi des jeunes, après les manifestations de février-mars notées au Sénégal.
« Le Sénégal avait des champions industriels…«
« Cette problématique se trouve être le numéro UN au niveau mondial. Dans ce sens, il faut savoir préserver les emplois qui existent, créer de nouveaux pour les augmenter. Mieux, il faut prévenir les pertes d’emplois. La problématique du chômage devrait se traiter à quatre niveaux. Il y a quelques années, le Sénégal avait des champions industriels. Ils sont tous disparus« , note Oumar Seck.
Politique de préservation de l’emploi…
Avant de poursuivre: « Il faut d’abord avoir une politique de préservation de l’emploi. Cela veut dire que l’Etat, avant-gardiste, doit avoir une stratégie de suivi des performances de ses entreprises émergentes. Il faut essayer de multiplier les emplois dans les secteurs traditionnels comme l’agriculture, dans les mines… Les 65 mille emplois annoncés par le président de la République, Macky Sall ne suffiront pas. Tant qu’un dispositif de promotion des PME/PMI n’est pas mis en place, c’est difficile de créer des emplois« .
« Ce n’est pas l’argent qui règle la question de l’emploi…«
« …Parce que la promotion des PME est au cœur des agendas de création d’emplois. C’est là ou on a un problème. Il ne s’agit pas de mettre l’argent. Il s’agit d’avoir un dispositif orienté vers des résultats concrets. Ce n’est pas l’argent qui règle la question de l’emploi… Le pays a a un problème d’instruments, d’outils de mis en œuvre. Le dispositif de financements et d’encadrement n’est pas efficace. Le Sénégal a des institutions mais il y a des problèmes au niveau des instruments et les stratégies et de la redevabilité« , renchérit l’expert financier.
Incitation à la formation…
Toutefois, il estime qu’ « il y a possibilité de rationaliser les structures en accompagnant le secteur informel. Il y a l’incitation à la formation, les capacitations du secteur informel pour les aider à accéder au financement… Il n’y a pas de succès dans le domaine de la politique de l’emploi. La preuve, les institutions qui sont en train d’être créées ont été créées par le passé. S’il y a une seule chose que le Sénégal devrait faire, c’est de responsabiliser les gens, de les fixer des objectifs concrets et significatifs en matière de création d’emplois…«