Où en sommes-nous avec l’enseignement de Cheikh Ahmadou Bamba ?Par Serigne Ahmed Mokhtar SYLLA

Le Mouridisme a vécu plus de 100 ans, cette longévité a fait qu’il y ait des mutations considérables, des hérésies interposées à éradiquer et surtout des discours à corriger pour faire revenir certains adeptes à la raison.

Aujourd’hui, si on compare ce que Cheikh Ahmadou Bamba nous a légués et la voie empruntée par plusieurs d’entre nous, on a l’impression que cette confrérie est fondée sur autres chose que le savoir et la pratique, ce qui est assimilable à un certain point à de l’absurdité. L’enseignement de Cheikh, comme beaucoup de personnes aiment le surnommé, n’est en sorte qu’un prolongement des enseignements de l’islam.

Le Cheikh a dit : « Je n’ai point fondé une nouvelle religion, j’ai plutôt trouvé la voie qu’avait scrupuleusement suivie le Prophète et ses compagnons entièrement flétrie, je l’ai défrichée le plus proprement, je l’ai également rénovée dans toute son originalité. »

Il a aussi dit : « je mène la guerre sainte par le savoir et par la dévotion, tout en restant un esclave du Seigneur et serviteur de son prophète, et le dominateur (Allah) en est témoin. »

Ainsi, à partir de ces vers on peut démontrer aisément et d’une manière exhaustive le soubassement du Mouridisme. Le cheikh a évoqué dans ces Abyates (vers) deux mots clés : le savoir et la dévotion, en effet, le substrat de la voie de Cheikh Ahmadou Bamba trouve source en ces deux mots, qui sont même le fondement de la religion musulmane.

Pourquoi ces deux mots ?

Le savoir englobe : la science islamique et le savoir-faire, de son coté la dévotion réunit : le culte et le travail. Par ailleurs, le Cheikh a dit que « le savoir et l’action sont les plus précieux Trésors des deux univers », c’est-à- dire d’ici-bas et de l’au-delà. Donc l’action dans ses écrits accommode le travail et la vénération.

Cheikh Ahmadou Bamba a vivement insisté sur la nécessité de savoir avant de passer à l’acte. Même dans ses écrits il mettait toujours en amont le mot « savoir » avant « l’action », et DIEU nous invite à suivre ce même procédé.

Dans un hadith d’el khoudssi : Allah a dit : « connaissez-moi avant de m’adorer, et qui ne me connait pas, comment va-t- il m’adorer ? ».

Dans l’état actuel de la confrérie mouride, on assiste à des dérapages d’une gravité inouïe, des bourdes répétitives intolérables et injustifiables qui submergent et salissent la voie de Bamba, ces exagérations ont amené certains jusqu’à déclarer que « nous ne sommes pas chariatiques », ce qui veut littéralement dire qu’ils ne sont pas musulmans, alors qu’on ne peut être mouride sans être musulman, (qui dit Mouridisme dit l’islam), certains soit disant talibés prétendent voir Dieu sans ressentir une once de honte. Des charlatans, des musiciens, des lutteurs, des chasseurs de primes, tous se réclament appartenant à la voix tracée par Cheikhoul Khadim (que Dieu le glorifie).

Toutefois, si ces prétendus talibés autoproclament leur appartenance à Serigne Touba, c’est parce qu’ils ignorent tout simplement le vrai message du Cheikh qui n’était que la science et la pratique, deux idéaux qui ont rythmé toute sa vie, (Que DIEU le satisfait)

Pour mettre un terme à ces abus et contrariétés évolutifs, il nous faut dire à ces gens là que Cheikh Ahmadou Bamba ne se considérait pas comme un Roi encore moins cupide. Il était un fervent adorateur infatigable, et n’a jamais négligé ou manqué l’une de ses obligations religieuses. Il a écrit noir sur blanc que le devoir premier d’un mouride est d’apprendre l’unicité de Dieu, et ensuite la pratique religieuse.

Il est important de donner la parole aux savants. Saisissions l’occasion pour faire comprendre aux talibés qui était Cheikh Ahmadou Bamba. Cessons les courtoisies, retournons vers la pratique authentique de l’islam, dans la Sunna du prophète (paix et salut sur lui). Ressentons la honte d’utiliser Serigne Touba et la religion comme fonds de commerce.

Si nous ne faisons aucune autocritique, au moins acceptons les critiques constructives et objectives. Tirons des leçons de notre passé pour améliorer notre futur.

Tant que nous les porteurs du flambeau ne jouons pas notre rôle assumant pleinement notre responsabilité nous ne pourrons jamais arrêter les dévergondages, et un jour viendra le regret ne servira à rien, et toutes ces négligences et irresponsabilités seront une arme contre nous.

On a tous l’obligation d’être de vrais musulmans, de vrais talibés, de suivre la voie de Dieu jusqu’à notre dernière souffle.

Que Dieu nous guide vers le droit chemin, et fasse de nous de vrais mourides qui ne verseront pas dans des pratiques contraires à l’adoration de Dieu et aux recommandations de son messager, paix et salut sur Lui.

Excellent Mgal à toutes et à tous

Serigne Ahmed Mokhtar Sylla

Toulon

 

3 COMMENTAIRES
  • Cheikhouna sylla

    bien dit serigne serigne moukhtar sylla.

  • seuleukh

    Rien à ajouter ! TOUT EST CLAIREMENT DIT . JEURE-JEUF SERIGNE BI.

  • Kheuss 7

    J’ai lu l’article du début à la fin, mais serigne bi wakhoofi dara

Publiez un commentaire