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"Macky Sall a imposé son diktat et porté atteinte à la démocratie au sein de l’Assemblée", Par Amadou Serigne Thiam

En procédant au vote portant modification du règlement intérieur de l’assemblée nationale et qui a porté à 15 le nombre de députés devant constituer un groupe parlementaire, Macky Sal a imposé son diktat et a porté atteinte à la démocratie au sein de l’hémicycle parlementaire.
A travers sa majorité mécanique, il veut réduire à néant les droits de l’opposition parlementaire alors que celle-ci est une instance de réflexions plurielles et de débats contradictoires dans le but satisfaire l’intérêt du peuple.

Il faudra rappeler que les députés ont une légitimité populaire et que toutes les actions qu’ils doivent mener, toutes les lois devant être votées, devront avoir comme objectifs la satisfaction de l’intérêt général et non des intérêts crypto-personnels de nature « apériste » au solde du Président Macky Sall. Il faudra rappeler que l’opposition parlementaire a des droits même si elle reste minoritaire et que l’absence de groupe parlementaire est néfaste à la vie politique.

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L’absence d’une opposition forte au parlement peut aboutir à une forme d’opposition extraparlementaire dont les revendications peuvent s’exprimer violemment dans la rue, ce qui est nuisible à la qualité et à la pertinence du débat parlementaire et affecte au même moment le processus de prise de décision dans son ensemble.

Selon les conclusions des Rapporteurs généraux lors de la réunion du forum sur l’avenir de la démocratie à Stockholm/Sigtane en juin 2007 (paragraphe 11), il est dit que : « le moyen d’éviter les situations où l’opposition est essentiellement extraparlementaire est d’abaisser le seuil de la représentation parlementaire. Dans une démocratie consolidée, ce seuil devrait être bas pour que les droits de tous les citoyens, que toutes les opinions politiques et tous les intérêts y soient représentés ».

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Si le Sénégal voudrait prendre référence en France, il faut savoir le nombre de députés qui forment un groupe parlementaire est certes 15 mais il faudra prendre en compte qu’ils sont au total 577 députés alors que le Sénégal a 150 députés.

Donc, la tendance aujourd’hui tend à diminuer le nombre de député qui doit constituer un groupe parlementaire pour faire vivre la démocratie. Malheureusement, le constat est amer et c’est regrettable qu’à l’horizon 2016, le pouvoir « Faye-Sall » piétine sévèrement les droits de l’opposition parlementaire et cherche à travers cette loi votée à l’assemblée, éliminer les groupes parlementaires minoritaires et sacrifier les droits de ceux-ci.

Ces droits englobent en général les droits procéduraux d’information, de représentation, de participation, le droit d’expression, le droit de vote, le droit de déposer des propositions de lois et d’autres propositions, le droit de contrôler l’exécutif et d’avoir un droit de regard sur ses activités ainsi qu’une protection contre les brimades que lui inflige la majorité parlementaire. En atteste cette loi qui ne favorise pas la création d’un groupe parlementaire et qui interdit aussi à un député démissionnaire d’intégrer un autre parti.
Président, je vous rappelle votre discours de Kaffrine théorisant la transhumance… soyez cohérent et conséquent avec vous-même.

Amadou Serigne Thiam,
Enseignant à la Faculté des Sciences Juridiques et Politique à l’UCAD
Membre du Grand Parti

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