« Le travail des femmes est invisible, non rémunéré, et pourtant essentiel » : Le cri du cœur de Fatou Warkha Sambe

Fatou Warkha Sambe, dans un texte poignant publié dans Le Quotidien, relate son expérience d’enfant, où elle a compris dès l’âge de 13 ans que les vacances ne signifiaient pas la même chose pour elle que pour son frère. Alors que lui profitait de son temps libre pour jouer et sortir, elle restait à la maison pour aider sa mère aux tâches ménagères : vaisselle, ménage, cuisine. Ce récit souligne la réalité de nombreuses jeunes filles qui, dès leur plus jeune âge, sont intégrées dans un cycle de travail domestique non rémunéré, perçu comme une préparation à leur futur rôle de femme au foyer.

Sambe décrit ses journées de vacances scolaires comme un enchaînement de tâches : préparer les repas, laver la vaisselle, surveiller les plus jeunes. Ce travail incessant, pourtant essentiel au bon fonctionnement de la famille, n’était jamais considéré comme suffisant, et le moindre oubli était perçu comme une faute impardonnable. L’auteure souligne ainsi le paradoxe d’un travail constant, pourtant invisible et non reconnu, qui contribue pourtant grandement à la vie familiale.

L’auteure met en lumière le travail invisible et non rémunéré des femmes au foyer, soulignant qu’elles sont la colonne vertébrale d’une société patriarcale qui profite de leur temps, de leur énergie et de leur corps. Elle remet en question la notion de « grande femme » souvent associée à l’effacement et au sacrifice, proposant une redéfinition de ce concept dans une société plus juste, où le travail des femmes est reconnu, valorisé et partagé. La contribution économique des femmes est souvent minimisée, leur présence banalisée, et leur travail confondu avec l’oisiveté, même si elles s’épuisent à accomplir de multiples tâches.

Sambe cite l’ONU, qui estime que les femmes accomplissent plus de 75% du travail domestique dans le monde, un travail pourtant invisibilisé, non comptabilisé dans le PIB et non valorisé dans le discours public. Elle dénonce l’injustice et le sexisme d’un système reposant sur une division du travail profondément inégalitaire, où les femmes qui osent demander du soutien sont jugées ingrates ou faibles. L’auteure plaide pour une meilleure répartition des tâches ménagères, impliquant davantage les garçons, non pas comme un service, mais comme une juste répartition du quotidien. Elle conclut en souhaitant de vraies vacances aux jeunes filles, un temps où leur temps leur appartiendrait enfin. La Journée des droits des femmes a récemment mis en lumière la complexité des luttes féminines au Sénégal, soulignant les défis persistants en matière d’égalité des genres.

Le texte de Fatou Warkha Sambe soulève des questions importantes sur la répartition des tâches domestiques et la reconnaissance du travail des femmes au sein de la famille. Les préparatifs de la Semaine de la petite enfance à Dakar mettent l’accent sur le développement intégré de la petite enfance, un sujet étroitement lié à la question du rôle des femmes dans l’éducation et le soin des enfants.

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