Le député de la coalition Yewwi Askan Wi, Guy Marius Sagna, a participé hier à l’ouverture de la journée du dialogue national, centrée cette année sur la réforme et la modernisation de la justice. Cette journée, initiée par le président nouvellement élu Bassirou Diomaye Faye, a permis à Guy Marius Sagna de partager ses idées sur la justice et de commenter des événements récents, notamment l’arrestation de l’activiste Bah Diakhaté, membre de l’opposition.
Guy Marius Sagna, bien qu’il n’approuve pas les propos tenus par l’activiste qui ont conduit à son arrestation a un avis très très sur le cas de Bah Diakhaté , il a souligné que « si [Bah Diakhaté] est arrêté aujourd’hui, ce n’est pas pour se venger ou quoi que ce soit ». Il a insisté sur le fait qu’il se bat pour la dépénalisation des propos diffamatoires ou injurieux : « Pour l’instant, je ne vais pas aborder ce sujet. Nous attendons que le juge rende sa décision. Cependant, je tiens à préciser que, que je sois de son bord ou pas, nous avons été élus pour travailler, et non pour nous venger de qui que ce soit. Ce qui prouve que nous ne sommes pas là pour nous venger, c’est que, me concernant personnellement, je fais partie de ceux qui réclament la dépénalisation de la diffamation. Nous devons également dépénaliser les soi-disant injures. Cela montre que je me bats pour des principes. D’ailleurs, si je ne me battais pas pour des principes, lorsque j’ai appris son arrestation, j’aurais pu dire « bien fait pour lui », mais je ne l’ai pas fait. Et pourtant, nous nous battions contre l’ancien régime pour qu’il dépénalise la diffamation et les injures, mais ils ont refusé de le faire. Je le répète, que je sois de son bord, d’accord avec lui ou non, nous devons arrêter de pénaliser les propos tenus par des personnes élues. Il ne peut y avoir d’offense à qui que ce soit, nous devons dépénaliser tout cela. Je ne sais pas si vous me comprenez, » a-t-il déclaré.
Guy Marius Sagna a réaffirmé son engagement pour ses principes : « Encore une fois, ce qui prouve que je me bats pour des principes, c’est que toutes ces personnes qui se sont battues pour qu’Ousmane Sonko ne soit pas candidat et que, maintenant que nous sommes au pouvoir, j’aurais pu dire que puisque la pénalisation de la diffamation et autres propos incriminant l’opposition actuelle les affecte, on laisse cela comme c’est. Mais ce n’est pas parce que cela ne me touche pas directement que je ne dois pas me battre contre cela. Donc, aujourd’hui plus qu’hier, je me tiens debout pour me battre afin que nous dépénalisions la diffamation, les injures et autres offenses. »
Concernant les propos de Bah Diakhaté, Guy Marius Sagna a exprimé son désaccord tout en recentrant le débat sur la nécessité de réformes : « Cependant, je ne suis pas d’accord avec ses propos. Une opposition doit s’opposer, c’est vrai, mais pas tenir des propos malsains de cette nature. Mais je ne voudrais pas m’attarder sur ce sujet-là, je voudrais vraiment qu’on parle du fond. Le vrai débat, c’est que nous allons dépénaliser tout cela. D’ailleurs, ne vous y trompez pas, c’est le même procureur qu’ils avaient nommé eux-mêmes qui les arrête aujourd’hui. Ce sont ces personnes qu’ils avaient mises en place qui les poursuivent aujourd’hui. Nous allons également nous battre contre ce qu’on appelle les retours de parquet. Il faut que cela cesse. Qu’il s’agisse d’un retour de parquet qui tombe sur la tête du parti APR, du parti Pastef ou sur un simple citoyen lambda. »
Le fondateur du mouvement Frapp a également dénoncé les conditions de détention indignes dans les commissariats : « Je vais également me battre afin que, dans les commissariats, nous ne voyions plus de cellules indignes. Nous ne ferons pas de différence quant à ceux qui entreront dans ces cellules, qu’il s’agisse d’une personne qui a insulté et qui fait partie du camp du président Diomaye Faye ou d’une autre personne qui a insulté Ousmane Sonko. Nous allons également nous battre contre le fait que, dans les commissariats, lorsque vous êtes arrêté, on vous enlève vos vêtements et vous entrez dans les cellules en caleçon. Nous nous battrons contre le fait de dénuder les personnes arrêtées, et nous le ferons sans distinction, qu’il s’agisse d’une personne qui soutient le président actuel ou de personnes qui sont contre Ousmane Sonko. »
Enfin, Marius Guy Sagna a fermement condamné les actes de torture lors des arrestations par les forces de l’ordre : « Nous ne permettrons plus que les personnes arrêtées soient torturées, comme cela a pu être constaté avec des fractures lorsque Pape Abdoulaye Touré a été arrêté et torturé. C’est ainsi que nous allons amener une rupture dans ce pays, le Sénégal. Nous ne sommes pas là pour nous réjouir des malheurs des autres, nous sommes là pour nous battre pour tout le monde. »