A travers un forum d’échange nommé ‘Xalatou ndaw yi’ (opinions des jeunes), tenu le week-end dernier au Conseil départemental de Matam, les jeunes de la région ont discuté sans langue de bois sur des sujets touchant leur implication dans les violences électorales, le chômage et l’émigration irrégulière.
L’atelier, visant à renforcer la cohésion sociale autour de la zone transfrontalière Sénégal, Mauritanie et Mali, a permis d’écouter les jeunes et de recueillir leurs préoccupations, aspirations et recommandations sur le développement de leur région. Ahmadou El Bachir Seck, Program Manager au National Democratic Institute (NDI), a mentionné que ces attentes s’inscrivent bien dans ‘l’Objectif 2 du Programme Nietti Election (USAID Election Support Program)’, initié par NDI en partenariat avec l’ONU et l’ONG 3-D (Décentralisation, Droits humains, Développement local). Leur motivation est de donner la parole aux jeunes dans leur diversité et de faire entendre leurs voix dans la construction du Sénégal de demain .
L’initiative a réuni une cinquantaine de participants, dont des partis politiques, des membres de mouvements citoyens, des organisations de la société civile, des jeunes du secteur informel, des conducteurs de moto-taxis Jakarta et des migrants clandestins retournés. Également présents, des jeunes professionnels des médias et des artistes urbains ont pris part à l’événement.
Devant les partenaires au développement, les séminaristes ont discuté du contexte politique et électoral du pays, ainsi que des enjeux sociétaux et des défis économiques majeurs. Ils ont notamment évoqué les scènes de violences électorales observées lors des précédentes élections, l’embrigadement des jeunes comme bras armés durant les campagnes, et d’autres sujets comme le chômage endémique des jeunes diplômés et l’émigration clandestine.
Les jeunes présents ont exprimé leur engagement à ne plus verser dans la violence lors des élections et ont formulé plusieurs recommandations. Parmi celles-ci, le renforcement de la fixation des jeunes dans leur terroir en développant le secteur primaire et la mise en place de centres de formation en lien avec les métiers des mines et l’insertion professionnelle après la formation. Ils ont également demandé l’octroi de financements aux porteurs de projets viables et l’organisation des conducteurs de motos-taxis Jakarta pour les formaliser.
Pour les questions d’emploi et d’encadrement, les jeunes plaident pour le renforcement des capacités en leadership et la culture entrepreneuriale. Entre autres recommandations, ils suggèrent la formation à l’auto-emploi afin d’éviter aux jeunes d’opter pour l’émigration clandestine.