Le Conseil de sécurité des Nations unies a expressément averti Israël de ne pas adopter une loi interdisant l’agence onusienne pour les réfugiés Palestiniens, l’Unrwa. Cet avertissement survient après une mise en garde similaire émise par António Guterres, secrétaire général de l’Onu. Les relations entre l’Onu et Israël sont actuellement tendues, depuis qu’António Guterres a été déclaré « persona non grata » par Tel Aviv.
L’Unrwa emploie plus de 30 000 personnes dans la région, administrant des services essentiels tels que des centres de santé et des écoles à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Syrie et en Jordanie. Cependant, Israël accuse cette agence d’employer « plus de 450 terroristes » à Gaza, dont 12 impliqués dans l’opération « Déluge d’al-Aqsa » coordonnée par le Hamas.
Un rapport indépendant, dirigé par Catherine Colonna, ancienne ministre des Affaires étrangères de France, a souligné des problèmes de neutralité politique au sein de l’agence, mais a reconnu son caractère indispensable pour les 5,9 millions de Palestiniens. Il a qualifié l’Unrwa de « irremplaçable » dans la région.
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la crise humanitaire à Gaza, Linda Thomas-Greenfield, l’ambassadrice américaine à l’Onu, a exprimé ses inquiétudes concernant une proposition de loi israélienne. Ce texte pourrait modifier le statut juridique de l’Unrwa, affectant ses privilèges diplomatiques.
Cette démarche de Washington intervient en réaction à l’approbation de deux projets de loi par la commission des affaires étrangères de la Knesset, visant à mettre fin aux activités de l’Unrwa dans les territoires palestiniens occupés. Amar Bendjama, ambassadeur algérien, a insisté sur le fait que l’Unrwa symbolise les droits « inviolables » des réfugiés palestiniens, rappelant que les autorités israéliennes souhaitent depuis longtemps démanteler l’agence.
Les membres du Conseil de sécurité, qu’ils soient permanents ou non, ont unanimement lancé une mise en garde à Israël, soulignant l’importance critique de l’Unrwa dans la région.