France : Les présidents de départements accusés de négligence dans la protection des mineurs

Trois présidents de conseils départementaux en France font actuellement face à des recours en responsabilité. François Durovray, Pierre Bédier et Martine Vassal sont accusés de ne pas avoir suffisamment protégé des enfants placés sous l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Plusieurs familles, citées par France Info, leur reprochent leur inaction face à des cas de prostitution de mineurs.
Selon Michel Amas, un avocat marseillais impliqué dans la défense des enfants placés, le problème est répandu. Il affirme : « Nous lançons l’alerte pour que tout le monde sache qu’en France, à l’heure actuelle, des petites filles et des petits garçons, partout, se prostituent en très grand nombre, dans l’inaction totale des présidents de département ».
Un rapport de la commission d’enquête parlementaire, publié le 1er avril, met également en lumière ce phénomène. Les députés estiment que de nombreux mineurs de l’ASE sont concernés par la prostitution. Aziz Essadek, psychologue clinicien, indique que 15 000 mineurs seraient affectés.
En réponse à ces révélations, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a envoyé une circulaire aux préfets le 28 avril. Celle-ci vise à intensifier les contrôles dans les structures de l’ASE, avec l’objectif de réaliser 35 inspections trimestrielles par juridiction.
Ces développements relancent les critiques contre la gouvernance départementale en France. Le système de protection de l’enfance est jugé défaillant par plusieurs observateurs et rapporteurs. Cette affaire pourrait amener les autorités françaises à revoir en profondeur leur approche de la gestion de l’enfance placée, selon une lecture de Anadolu.
La situation a même pris une dimension internationale. Une plainte contre la France a été déposée auprès du Comité des droits de l’enfant de l’ONU. L’avocate Sara Després parle de « violations graves et récurrentes » des droits des enfants placés. Ce recours pourrait pousser l’État français à réévaluer son système, déjà critiqué à l’international.