France : Claire Hédon Critique le Système de protection de l’Enfance
La Défenseure des droits, Claire Hédon, interpelle l’État français au sujet des lacunes persistantes du système de protection de l’enfance. Elle appelle à des mesures précises dans une « décision-cadre » qui sera rendue publique jeudi, selon nos confrères d’Anadolu.
Le document, qui dépasse les 60 pages, signale une détérioration de la situation ces dernières années, malgré de multiples avertissements. « En 2022, pour la première fois, des magistrats, juges des enfants, ont attiré [notre] attention sur la situation de la protection de l’enfance dans leur département », note Claire Hédon.
Les problèmes se multiplient : pénurie de ressources, rareté de professionnels, et absence de solutions adaptées pour les enfants à risque. En réponse à ces « lourdes défaillances », plus de trente recommandations sont émises, rapportent les médias français.
La Défenseure met l’accent sur la nécessité d’un financement accru pour les départements, responsables du dispositif depuis sa décentralisation dans les années 1980. Elle exhorte l’État à « compenser les charges induites par les obligations nouvelles » et à augmenter la part du budget national destinée aux solidarités.
Elle plaide également pour un renforcement des moyens judiciaires, citant des délais d’audiencement et d’enquête trop longs, ainsi qu’un manque de personnel qualifié. Sur le plan éducatif, elle prône un service social scolaire plus robuste, dès l’école élémentaire.
La formation des enseignants sur les droits de l’enfant et la lutte contre les violences est également jugée cruciale. Selon nos sources, le rapport souligne des cas particulièrement préoccupants, notamment ceux des mineurs non accompagnés et des enfants handicapés parfois laissés pour compte.
« Tous les enfants en danger ont vocation à être protégés », rappelle Claire Hédon, déplorant les réponses insuffisantes de l’État. Les associations de protection de l’enfance soulignent aussi les obstacles rencontrés par les jeunes majeurs, souvent livrés à eux-mêmes après avoir quitté les dispositifs de l’aide sociale à l’enfance.
Claire Hédon insiste sur l’importance d’un accompagnement spécifique et s’inquiète des « difficultés relatives à l’accès aux soins en santé mentale » pour ces jeunes vulnérables. Actuellement, près de 400 000 enfants bénéficient d’une mesure de protection, mais le secteur reste frappé par un manque de structures d’accueil et de personnel.