L’Assemblée nationale française a adopté mardi 2 juillet une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur. Le texte prévoit des formations obligatoires sur les discriminations, des dispositifs de signalement renforcés et des sanctions disciplinaires facilitées contre les étudiants pour des comportements haineux. Le ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, a qualifié cette adoption de « pas modeste mais décisif ». La loi a été votée par 366 députés, 88 s’y sont opposés et 7 se sont abstenus. Selon Anadolu, plusieurs acteurs du monde universitaire ont fait part de leurs inquiétudes quant aux conséquences de ce texte, notamment des syndicats d’enseignants et d’étudiants qui craignent une restriction de la liberté académique et des sanctions contre les mobilisations critiques de la politique israélienne.
Le groupe LFI-NFP a fermement condamné l’adoption de cette loi, la qualifiant de texte voté « avec l’aide de l’extrême droite ». Les députés insoumis estiment que la loi « vise à réprimer les mobilisations », en particulier celles « en soutien à la Palestine », par des sanctions « disproportionnées » et fondées sur des « motifs arbitraires ». Ils affirment que « la communauté universitaire a unanimement alerté sur les graves dérives résultant de ce texte ». Tout en réaffirmant leur engagement contre l’antisémitisme et le racisme, ils accusent le gouvernement d’instrumentaliser cette lutte pour « restreindre la liberté d’expression » et « museler les mobilisations étudiantes ». Le groupe a annoncé son intention de saisir le Conseil constitutionnel. Des accusations d’incitation à l’antisémitisme avaient déjà été soulevées en France.
Anadolu rappelle également le contexte du conflit israélo-palestinien. Depuis la reprise des hostilités par Israël le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont causé la mort de près de 6 000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 57 000 morts depuis octobre 2023. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils. Israël bloque l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, ce qui a été condamné par plusieurs ONG. Le ministre israélien de la Défense a réaffirmé qu’« aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza ». D’autres sujets sensibles, comme la lutte contre le racisme et le terrorisme, sont également traités en France.