France : Arrestation et tensions autour des opinions pro-palestiniennes

France : Arrestation et tensions autour des opinions pro-palestiniennes

Ismaël Boudjekada, conseiller municipal d’opposition à Grand-Charmont (Doubs), a été arrêté ce samedi matin à l’aéroport international de Bâle-Mulhouse. Cette information a été partagée par le compte @SpectateursFr sur le réseau social X. Il est accusé d’ »apologie du terrorisme » suite à ses déclarations publiques en faveur de la décolonisation et de la cause palestinienne.

Après son arrestation, Boudjekada a été placé en garde à vue. Il devrait être présenté au parquet national antiterroriste dans la journée. Les autorités n’ont cependant pas encore confirmé officiellement ces informations. Cette arrestation se produit dans un contexte où les voix pro-palestiniennes sont de plus en plus réprimées en France.

Depuis le 7 octobre 2023, jour des attaques lancées par le Hamas contre Israël, les poursuites pour apologie du terrorisme ont été intensifiées par les autorités françaises. Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a publié une circulaire le 10 octobre 2023, visant à sanctionner tout discours susceptible de faire l’éloge des opérations du Hamas ou de les décrire comme une « légitime résistance ».

Entre octobre 2023 et janvier 2024, 626 enquêtes pour apologie du terrorisme ont été ouvertes, dont 80 ont donné lieu à des poursuites. Des organisations comme La France insoumise (LFI), la CGT et la Ligue des droits de l’Homme ont critiqué cette situation, l’interprétant comme une tentative de criminaliser les opinions pro-palestiniennes. La CNCDH a également exprimé sa préoccupation, en avril 2024, quant au risque de confusion entre apologie du terrorisme et positions géopolitiques.

Certaines personnalités publiques ont fait l’objet de poursuites ou ont été convoquées pour des propos liés au conflit israélo-palestinien. Mathilde Panot, députée LFI, a été convoquée en avril 2024 après un communiqué controversé même si aucune suite n’a été donnée à la plainte. Rima Hassan, Mohamed Makni, et d’autres figurent également parmi les personnes interrogées pour des déclarations ou publications.

De nombreux militants et figures publiques ont été ciblés au cours de cette période, illustrant un élargissement de la répression des discours pro-palestiniens, comme mentionné par Anadolu, plateforme où ces éléments ont d’abord été rapportés. Cette répression résonne comme une tension croissante entre les mesures antiterroristes françaises et la liberté d’expression, limitant ainsi, selon les critiques, le débat sur les politiques israéliennes et palestiniennes.

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