Algérie : Dix ans de prison requis contre l’opposante franco-algérienne Amira Bouraoui, tension diplomatique avec la France

En Algérie, le parquet de Constantine a réclamé une peine de dix ans de prison pour l’opposante franco-algérienne Amira Bouraoui. Le journaliste algérien Mustapha Bendjama, qui aurait facilité l’évasion de Bouraoui, fait également face à une demande de trois ans de prison.
Le verdict est tombé ce mardi 31 octobre. En plus de Bouraoui et Bendjama, Ali Takaida, un agent de la police des frontières, a vu une peine de cinq ans de prison être demandée contre lui. La mère et le cousin de Bouraoui, ainsi qu’un chauffeur de taxi impliqué dans l’évasion, sont également visés par une requête de trois ans de prison.
Les accusations portées contre ces individus incluent la formation d’une association de malfaiteurs, la sortie illégale du territoire national et l’organisation d’immigration clandestine par un réseau criminel organisé. Bouraoui est poursuivie par contumace pour « sortie illégale du territoire ».
Le 3 février, Bouraoui avait transgressé une interdiction de sortie en traversant la frontière entre l’Algérie et la Tunisie. Elle a été arrêtée à Tunis alors qu’elle tentait de monter à bord d’un avion pour Paris. Trois jours plus tard, malgré une tentative des autorités tunisiennes de la renvoyer en Algérie, elle a réussi à retourner en France.
Les autorités algériennes ont qualifié ce départ vers la France de « fuite illégale ». Elles soupçonnent que des personnels diplomatiques et sécuritaires français auraient aidé Bouraoui, ce qui a conduit à une crise diplomatique entre l’Algérie et la France.
Mustapha Bendjama a été arrêté le 8 février dans les locaux du journal francophone Le Provincial. Il a été condamné à vingt mois de prison pour la « publication d’informations et de documents dont le contenu est classé partiellement ou intégralement secret, sur un réseau électronique ou d’autres moyens technologiques de médias », en plus de son implication dans l’évasion de Bouraoui.