Le 16 septembre dernier, Amira Zaiter a été arrêtée à son domicile en lien avec des publications sur la situation à Gaza, diffusées sur le réseau social X. Après son arrestation, elle a été placée en détention dès le 19 septembre, jugée le 21 octobre et finalement libérée le 4 novembre, après 46 jours passés à la maison d’arrêt de Nice.
Elle a considéré cette période comme une « procédure politique ». Condamnée à trois ans de prison, dont un an ferme à effectuer sous bracelet électronique, Amira a reçu un large soutien. Une cagnotte a été créée pour l’aider à régler ses dettes accumulées pendant son incarcération.
Anadolu a recueilli son témoignage ainsi que celui de sa fille, Kenya, âgée de 12 ans, très affectée par ces événements. Privée de tout contact les 22 premiers jours, Amira a cru être seule dans cette épreuve. « Je pensais vraiment que j’étais toute seule », a-t-elle confié.
À sa sortie, elle a découvert un vaste réseau de soutien national et international. Elle souligne avoir reçu des appuis de personnes également poursuivies pour des prises de position sur le conflit israélo-palestinien. En France, pays des Droits de l’Homme, elle ne s’attendait pas à être condamnée pour l’expression de son « indignation » sur les réseaux sociaux.
Durant sa détention, elle n’a pas pu communiquer avec sa fille, ce qu’elle qualifie de répression politique. La peine prononcée a surpris par sa sévérité, allant au-delà des réquisitions du parquet. Kenya a vécu difficilement l’absence de sa mère et a exprimé sa douleur face aux critiques reçues en ligne.
Elle a partagé sa peur que sa mère soit reconnue en public, incitant elle-même à profiter de leur temps ensemble. Outre l’impact psychologique, Amira doit faire face à l’interdiction de suivre ses cours d’infirmière.
Son avocat, Maître Rafik Chekkat, souligne que des calomnies ont été diffusées à son égard et promet des actions légales. Amira a été condamnée pour incitation à la haine et apologie du terrorisme par le tribunal de Nice. Elle a expliqué son intention de rechercher la paix, prise par l’émotion du conflit à Gaza.