Forum de Diamniadio : un bilan mitigé pour l’irrigation au Sahel après dix ans

Forum de Diamniadio : un bilan mitigé pour l’irrigation au Sahel après dix ans

Le Forum de Haut Niveau  »Dakar +10 », qui s’est ouvert le lundi 7 avril au Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio et se poursuit jusqu’au 11 avril, réunit les gouvernements sahéliens, le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), la Banque mondiale et la République du Sénégal. Cet événement vise à évaluer les réalisations des dix dernières années et à aborder les défis émergents dans le développement de systèmes d’irrigation résilients et durables.

En 2013, la Déclaration de Dakar sur l’irrigation avait fixé l’objectif ambitieux d’aménager un million d’hectares de terres irriguées dans la région du Sahel d’ici 2020. Cet objectif visait à renforcer la sécurité alimentaire, à réduire la dépendance à l’agriculture pluviale et à améliorer la résilience face au changement climatique. Toutefois, cet objectif n’a pas été pleinement atteint, comme l’a déclaré hier le ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage, Dr Mabouba Diagne, lors de la cérémonie d’ouverture du forum, un évènement couvert par Sud Quotidien.

« Il y a 10 ans ici à Dakar, on s’était fixé comme objectif d’aménager un million d’hectares de terres irriguées. Aujourd’hui, la triste réalité, c’est que nous avons aménagé moins de 300 000 hectares. Certains mentionnent 235 000 hectares. Donc peut-être, je ne dirais pas que c’est un échec, mais c’est une leçon très dure », a expliqué le ministre. Selon Dr Diagne, les objectifs de 2013 manquaient de clarté. Il a pris l’exemple du Sénégal pour illustrer le coût d’investissement nécessaire, toujours dans les colonnes de Sud Quotidien.

Le ministre propose de repenser les stratégies employées jusqu’à présent. « Prenons l’exemple du Sénégal : si on construisait 525 coopératives agricoles communautaires de 200 hectares avec les aménagements les plus modernes, le budget de l’investissement tournerait entre 10 et 14 millions de francs CFA. Ce total est encore inférieur aux 1070 milliards de francs CFA que nous importons », souligne-t-il, ajoutant qu' »en Afrique, plus de 100 milliards de dollars sont dépensés pour l’importation de nourriture ». Il insiste sur la nécessité d’adopter une nouvelle approche pour atteindre cette souveraineté alimentaire désirée.

Dans la même logique, le Colonel Ousmane, Ministre de l’Agriculture et de l’élevage du Niger, partage cette opinion. Il invite à réévaluer les méthodes en mettant l’accent sur le potentiel non exploité de l’agriculture africaine. « Nos pays sont à 80 % des ruraux qui suivent une agriculture familiale stagnante. Pour freiner les importations, il faut lancer de grands projets agricoles capables de répondre aux besoins alimentaires », a-t-il affirmé. Ousmane préconise d’investir dans l’agriculture pour assurer l’emploi et la souveraineté alimentaire.

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