Irrigation au Sahel : seulement 2 milliards mobilisés sur les 7 milliards espérés

Lors du Forum de haut niveau sur l’irrigation, tenu lundi 7 avril, Dr Abdoulaye Mohamadou, secrétaire exécutif du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), a souligné que le défi majeur pour les pays du Sahel reste le financement. En effet, sur les 7 milliards de francs CFA attendus, seuls 2 milliards ont pu être mobilisés, un montant très en deçà des attentes. Cela pose un problème d’autant plus important dans un secteur où les investissements, notamment pour la construction de barrages, sont extrêmement coûteux.
Dr Mohamadou a expliqué que cette insuffisance s’inscrit dans un contexte de multiples crises, telles que la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et l’instabilité civile dans certaines régions du Sahel. Ce cadre rend d’autant plus difficile la mobilisation des fonds nécessaires.
Un autre aspect problématique évoqué par le responsable du CILSS concerne le manque d’investissement de la part du secteur privé ouest-africain dans l’irrigation. Il a également décrit le système de financement des banques commerciales comme inadapté à l’agriculture en Afrique de l’Ouest. Selon le Dr Mohamadou, les exploitations agricoles, souvent familiales, ne sont pas toujours considérées comme des clients solvables par ces banques.
Ces déclarations, rapportées par le Sud Quotidien, mettent en lumière les obstacles financiers qui entravent la mise en œuvre des projets d’irrigation dans la région, un enjeu de taille pour assurer la sécurité alimentaire et lutter contre la sécheresse au Sahel.