« Entreprise : Les dix maux dont souffrent nos unités économiques » (Par Birame Khoudia Lo)

Les relations entre nos pays et la métropole ne peuvent pas rester en l’état devant un monde qui ne cesse de changer suivant le déroulement des événements. Les vieilles habitudes diplomatiques et économiques ne peuvent plus prévaloir devant un monde volatile, incertain, complexe et ambigu (concept inventé par l’armée américaine devant des ennemis imprévisibles).

Les situations que traversent les communautés demandent une capacité d’adaptation qu’elles appréhendent inefficacement. C’est cela qui conditionne le recul économique que vit la majeure partie des pays qui peinent à apporter une réactivité appropriée. La domination économique basée sur la monnaie, les alliances tactiques qui profitent au plus puissant ne peuvent plus continuer à prévaloir car, dans la situation actuelle, le gros a de moins en moins la possibilité de manger le petit comme d’habitude mais C’est le rapide qui absorbe le lent. Ainsi les gouvernements des pays avancées doivent faire l’effort de ne pas se laisser guider par l’instinct dominateur et profiteur qui les guidait jusque là. Cela peut susciter un sentiment de révolte chez les peuples opprimés et créer des réactions d’envahissement des pays avancés par les jeunes de ces peuples opprimés. Ainsi, l’organisation de l’immigration souffrira de manquements difficiles à combler.

Le monde actuel nous impose une collaboration saine et une alliances stratégique basée sur le partenariat gagnant-gagnant sans léser les intérêts de l’une ou de l’autre partie. Les pays d’Afrique ont souvent une économie basée sur l’informel, un secteur qui renferme beaucoup de niches de création de richesse et d’emploi mais malheureusement inexploité. Le recensement général des entreprises au Sénégal, fait sous le magistère du Président Macky Sall, avait pour autre objectif de fournir aux organisations financières internationales et aux bailleurs de fonds des informations leur permettant de mieux appréhender et comprendre les enjeux du développement. Or il y a que cinq ou six pays africains qui ont réussi à faire un recensement pareil qui a coûté près de quatre milliards de francs CFA.

Ce recensement a relevé en définitive dix maux dont souffrent nos unités économiques :
-Est une personne physique. Les entreprises avec des personnes morales sont plus performantes.
– Débute son activité avec moins d’un million de capital.
-Exerce dans le commerce. Les autres secteurs d’activité sont les leviers du développement.
– Est dirigé par un sénégalais non instruit ou alphabétisé en arabe. Nos intellectuels ne connaissent pas les contraintes du milieu et réussissent rarement l’entrepreneuriat.
– Ne connaît pas bien les marchés publics et les dispositifs d’appui.
-S’autofinance ou fait appel à la famille ou à des amis.
– Est informel à 97%.
-manque de localité adapté.
– Faible capacité de création de richesse et d’emploi.
– Ne vit pas longtemps.

Ces maux de l’entreprise sénégalaise sont pareils ou presque dans tous les pays africains. Depuis cette évaluation diagnostique décrivant les problèmes de nos unités économiques en 2017, il n’y a pas de piste de résolution du problème provenant des autorités malgré les efforts du Président Macky Sall qui a mis en place des structures de relance et d’aide des entreprises et aussi un ministère chargé de la transformation de l’informel.

En analysant ces problèmes de nos unités économiques, on se rend compte que la difficulté majeure de nos entreprises, C’est la migration de l’informel au formel vu la différence de performance entre ses deux secteurs : les 97% des entreprises évoluant dans l’informel ne fournissent que 16,3% du chiffre d’affaires global alors que les 3% qui sont dans le formel fournissent le reste, c’est-à-dire 83,7% de ce même chiffre d’affaire.

Imaginons un peu la situation financière du pays si on parvenait à pousser au moins 50% de nos entreprises à travailler dans les mêmes situations que celles déjà formalisées. Nous assisterons ainsi à un développement du Sénégal passant par les performances acquises grâce à cette formalisation. La question qui se pose aujourd’hui, C’est de savoir que ce rapport a aidé le gouvernement à mobiliser et à comprendre le problème. L’étape à franchir, C’est de concevoir des solutions pour sortir ces entreprises de leur situation, c’est-à-dire proposer un modèle économique qui pourra prendre en charge efficacement leur doléance.

Il faut après cela passer à la phase du déploiement qui demande des outils et des supports permettant de relever le défi en verrouillant toute possibilité de nuisance de l’entreprise et en éliminant toutes contrainte liées au cadre, au contexte et à l’environnement. C’est durant cette étape que l’ensemble du personnel doit faire preuve d’agilité pour contourner les obstacles. Ensuite, il faut évaluer pour mesurer la performance puis transformer pour renforcer l’efficacité et l’efficience.

Il ne faut pas être dans le piège de vouloir toujours avoir peur de l’échec car la clé d’une future réussite est modulée par la substance provenant de la faute ou de l’erreur. Nos gouvernements, en collaboration avec les bailleurs et les organisations de développement doivent affronter le creux de la découverte en se départissant des vieilles méthodes de coopération qui freinent le développement et l’épanouissement de l’être humain. Il serait plus facile de gérer le monde si les États développés revoyaient leur manière de collaboration et d’alliance avec les nations moins avancées.

Le monde VICA nous impose une nouvelle démarche stratégique qui prend en compte l’intérêt de tous, mais singulièrement des pays en difficulté. Nous vivons dans un monde où il est de plus en plus nocif pour une personne, une société, un gouvernement, un nation, d’arnaquer son prochain, son vis-à-vis , son collaborateur car, les effets qui suivront n’épargnerons guer le fauteur. Appauvrir les peuples en les exploitant peut contribuer à créer des maladies, des épidémies, des pandémies qui se répercuteront forcément et finalement dans le monde entier créant plus de dégâts chez ceux qui se croyaient superproteger car, la précarité, la pauvreté est aussi un facteur d’immunité.

La situation vécue par le monde durant la corona prouve à suffisance cette hypothèse. Ainsi la lutte pour la stabilité et la paix dans le monde doit être soutenue par des mouvements d’ensemble et des stratégies unifiées car, comme disait l’autre, nous vivons dans le même bateau constitué de cabines interdépendantes. Ainsi, préservons la sécurité totale de ce bateau au lieu de se livrer à des querelles inutiles et nuisibles à l’atmosphère intérieure du paquebot.

Par Birame Khoudia Lo

1 COMMENTAIRE
  • sow

    hèye biram depuis quand t es économiste ?

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