Économie – Macky Sall : « Lorsque je réfléchis à mes 12 années en tant que président du Sénégal »

Macky Sall, ancien président du Sénégal et envoyé spécial pour le Pacte de Paris, critique le système financier international pour son manque de réactivité aux besoins des pays en développement. Il propose des réformes substantielles pour rendre la finance mondiale plus équitable.

Durant ses douze années à la tête du Sénégal, Macky Sall a observé que malgré des politiques économiques solides, les pays en développement sont souvent perçus comme des paris risqués. « Notre accès au capital est à la fois restreint et extrêmement coûteux », explique-t-il. Les politiques budgétaires et monétaires de ces pays seraient influencées par des banques centrales éloignées, réduisant leur autonomie financière.

Découvrez le texte complet de Macky Sall, publié en anglais et traduit par Senego, qui appelle à « un nouvel ordre financier mondial inclusif, adapté aux besoins du XXIe siècle »

Lorsque je réfléchis à mes 12 années en tant que président du Sénégal, une leçon se démarque : comment le système financier international est défavorable aux pays en développement comme le mien.

Peu importe la solidité de nos politiques économiques, nous sommes considérés comme un pari risqué. Notre accès au capital est à la fois restreint et coûteux. Nos politiques fiscales et monétaires sont, en effet, dictées par des banques centrales lointaines. Et lorsque nous tentons de protester, nous découvrons que nous n’avons pas de voix.

Il a fallu une pandémie, et l’implosion économique qui a suivi, pour rendre ces défauts visibles à tous. Cela a conduit les Nations Unies et le Fonds Monétaire International (FMI) à appeler à un nouveau « moment de Bretton Woods » : une réforme globale des institutions financières internationales.

Quatre ans plus tard, avec le Covid sous contrôle et une reprise économique mondiale précaire en cours, le zèle réformiste risque de s’atténuer à mesure que le sentiment d’urgence s’estompe.

Mais pour la plupart d’entre nous dans le monde en développement, ces efforts étaient insuffisants. Les multiples crises auxquelles nous sommes confrontés ne disparaissent pas. Rien que ces trois dernières années, il y a eu 18 défauts souverains dans 10 pays en développement – plus que tous les défauts de dette des deux décennies précédentes combinés.

Les inégalités mondiales continuent de croître. Selon la Banque mondiale, 60 % des pays à faible revenu sont à haut risque de détresse de dette ou y sont déjà. Les paiements d’intérêts par ces pays ont quadruplé au cours des 10 dernières années alors que les taux d’intérêt mondiaux ont grimpé.

Pour honorer les remboursements de la dette, les pays à faible revenu réduisent les dépenses en éducation, santé et autres services publics. Ce faisant, ils sacrifient également leur droit à un avenir meilleur.

L’Afrique paie maintenant plus en service de la dette qu’elle n’a besoin d’investir dans la résilience climatique, estimée à 50 milliards de dollars par an. Sa dette extérieure a atteint 824 milliards de dollars en 2021, les pays consacrant 65 % de leur PIB au service de ces obligations.

Lors des réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI cette année, le FMI a averti que les inégalités mondiales s’accroissaient, avec « les pays les plus pauvres qui tombaient encore plus à la traîne ».

Il est plus urgent que jamais de rendre le système financier international plus équitable, plus réactif aux véritables besoins du monde en développement et plus représentatif de la communauté mondiale.

L’année dernière à Paris, lors d’un sommet mondial convoqué par le président français Emmanuel Macron, 32 pays, dont le Sénégal, ont convenu du Pacte de Paris pour les Gens et la Planète (P4).

Nos objectifs sont clairs : créer un monde où la pauvreté a été éradiquée et la planète préservée, et où les pays vulnérables sont mieux équipés pour faire face aux crises. Pour ce faire, nous visons à mobiliser toutes les sources de financement, c’est pourquoi la réforme du système financier international est en tête de l’ordre du jour.

Nous savons que de nombreuses institutions partagent nos objectifs et nous ne souhaitons pas répliquer leurs efforts. Au lieu de cela, nous prônons une nouvelle approche, que j’appelle le « multilatéralisme inclusif ».

Nous cherchons à rassembler autant de pays que possible, de tous les continents et niveaux de revenu, en surmontant les divisions – est contre ouest, Nord global contre Sud, verts contre pollueurs – qui ont terni les initiatives dans le passé.

Réécrire les règles de la finance mondiale. En tant que plateforme, nous pouvons déjà pointer certains progrès. Par exemple, notre campagne pour donner aux pays en développement une plus grande voix dans la gouvernance des institutions financières internationales est entendue.

En octobre dernier, les membres du FMI ont approuvé l’expansion de son Conseil exécutif pour inclure un troisième représentant de l’Afrique sur 25, ce qui aidera à renforcer la voix du continent en matière d’affaires économiques et financières.

Mais il nous reste encore un long chemin à parcourir.

Nous encourageons également les gouvernements à exiger des critères objectifs, transparents et mesurables pour les évaluations des agences de notation du risque souverain.

Les recherches menées par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) montrent que ces agences attribuent systématiquement des notations de risque plus élevées aux pays pauvres, indépendamment des réalités économiques sur le terrain.

Cela a conduit à une situation où, en moyenne, les pays africains paient quatre fois plus pour emprunter que les États-Unis et huit fois plus que les économies européennes les plus riches. Notre accès au financement du développement et du climat dépend de la fin de cette discrimination financière.

Un autre objectif est d’attirer au moins un euro de financement privé pour chaque euro de fonds publics dépensés en développement, climat et nature.

Nous invitons plus de pays à rejoindre le Pacte de Paris pour réécrire les règles de la finance mondiale, donner aux pays en développement une plus grande voix dans les institutions financières internationales et mobiliser des fonds pour une croissance durable.

En agissant ainsi, nous espérons créer un nouvel ordre financier mondial et inclusif, adapté aux besoins du 21e siècle.

8 COMMENTAIRES
  • Ibrahima ndiaye

    Après avoir lutter contre Macky sall et son gouvernement nous devons aussi lutter pour le changement du Fcfa , chassé les militaires Français dans notre territoire et en fin tous les étrangers doivent avoir des cartes séjours .

    • Gabo

      Franchement Diomaye semble pour l’instant moins révolutionnaire que ce que je pensais ! J’ai l’impression que Diomaye semble oublier un peu que le peuple l’attende plus dans les dossiers judiciaires beaucoup plus que dans les vivres ou autres choses ! Des assassins, des criminels des voleurs, des recruteurs de nervis qui trainent encore tranquillement comme si rien était, qu’il y’avait zéro tués, zéro amputé, ….. etc. Toute patience a une limite, trop démocratie tue la démocratie. Soyez un peu garçon Diomaye et fait ce pourquoi tu es élu en ce qui concerne la justice.

  • DUFOUR DUFOUR

    Tu es le plus grand criminel que le Sénégal n’ait jamais connu, un criminel à la fois financier, foncier, de sang et contre l’humanité. Mais aussi un criminel de la dette qui a plus servi à alimenter la corruption, à enrichir ton camp qu’autre chose.
    Pour avoir penser à un projet de présidence à vie et vouloir commencer pour imposer dans un premier temps un troisième mandat, tu as infiltré la police et la gendarmerie avec le recrutement massif de milliers de nervis dans le but d’apeurer, de faire taire les sénégalais, tu as ôtez la vie de plus d’une centaine de jeunes à la fleur de l’âge en plus des milliers de blessés, des amputés, des handicapés à vie.
    Walahi tôt ou tard, tu feras l’objet d’un mandat d’arrêt, arrêté, jugé et emprisonner. Pour l’instant, nous restons patient avec le pouvoir actuel mais si rien n’est fait dans le sens de ton arrestation par Diomaye/Sonko durant leur mandat, nous descendront massivement dans la rue la réclamer. Un vrais badola, domi kha ram qui méritait même de garder un jardin public. Tu mérites d’être dans une prison sans toilettes.

  • Mossey 283

    Macky sall yaw ak sa diabar ak saye dome sen tounou ndaye imbécile yalna yala lakala domarame

  • Amadu diallo

    C maintenant que ce guignol se rend compte de ca

  • Amadu diallo

    Ensuite jespere quil parlera de ses scandale financiet et fonciet

  • Babel

    Vous êtes coupable car si vous n’aviez pas érigé le détournement des deniers publics on a serait pas là aujourd’hui. Les milliards détournés pendant les 24 ans de règne des libéraux pouvaient servir à développer le Sénégal.

  • benewaye5

    Il devient lucide apres la perte du pouvoir! ou sont les 120.000 milliards empruntes avec taux usuriers au nom des senegalais pour le pays?….vite un audit!

Publiez un commentaire