École Sénégalaise: irresponsabilité Syndicale et mensonge d’État, Par Cheikh Ibra FALL

Depuis 2012, et bien avant même 2012, l’éducation nationale sénégalaise assiste à une recrudescence des crises scolaires opposant syndicats d’enseignants au gouvernement sénégalais représenté par le ministère de l’éducation nationale.
Depuis 2012, et bien avant même 2012, le taux d’échec est de plus en plus catastrophique voire stratosphérique. N’a-t-il pas atteint son paroxysme ? Depuis 2012 et bien avant même 2012, l’école sénégalaise est prise en otage au vu et au su de tout le peuple sénégalais. Depuis 2012, et bien avant 2012 les élèves sénégalais, futurs cadres, futurs fonctionnaires, futurs médecins, futurs enseignants, futurs syndicalistes, futurs ministres …, sont sacrifiés, bafoués, carbonisés, torturés par le manque d’éducation.
N’ont-ils plus le droit à l’éducation, un droit constitutionnel ? Faudrait-il évincer, ce droit que confère notre loi fondamentale à tout enfant sénégalais lors du prochain référendum pour accélérer le processus de privatisation de l’école imposé par les institutions de Breton Woods?
Depuis 2012 et bien avant même 2012, les parents d’élèves sénégalais assistent froidement au fricotage intellectuel de leurs enfants. Sont-ils obligés de les envoyer dans les écoles privées pour sauver leur éducation? Ont-ils le choix ? Ont-ils tous les moyens ? Depuis 2012 et bien avant 2012, nous assistons à une dépravation des valeurs au niveau des élèves. L’école a-t-elle changé de vocation? Celle d’éduquer ? Les parents ont-ils démissionné ? Sont-ils plus préoccupés par la quête de la dépense quotidienne que par l’éducation de leurs enfants ?
En France, pays colonisateur, avec 25% du taux d’échec, tout le monde est interpellé. Au Sénégal pays de l’académicien Senghor, le poète qui était parti apprendre aux petits français le français, à 65% du taux d’échec, on chante, on danse, on lutte, et tout le pays est content. C’est normal car même devant la gare de Dakar, c’est Dupont qui a, la main levée, Demba est simplement heureux d’être à côté de Dupont[1] (comprendra qui pourra).
Et pour épicer la sauce, le Ministre de l’Éducation Nationale affirme que les taux d’échecs seront exponentiels jusqu’en 2029 ; c’est-à-dire de pire en pire. Monsieur le Ministre a-t-il oublié le Plan Sénégal Émergent ? Est-ce une manière de prouver sa Sincérité ou une façon de faire un aveu d’impuissance ou encore une stratégie politicienne d’accuser ses prédécesseurs (Opposant d’aujourd’hui) ?
En tout état de cause, la situation est alarmante. Même le COSYDEP aussi brave qu’il soit n’a pas pu réaliser son concept « oubi tay, diangue tay »[2] au contraire on a assisté à un « oubi tay grève tay »[3]. Et, à la fin d’une année presque blanche les Syndicats d’enseignants tiennent le ministre de l’éducation seul responsable du taux d’échec. Et les enseignants n’ont-ils pas de responsabilité ? Est-ce une preuve d’irresponsabilité Syndicale ? J’ai également entendu qu’au Sénégal, 40% du Budget sont alloués à l’éducation. Est-ce réellement 40% du budget ou un Mensonge d’État ?
Si seulement c’était vrai. Si seulement « oubi tay, diangue tay », pouvait se réaliser. Si seulement Mamadou DIA pouvait venir assainir ce secteur. Si seulement on pouvait faire une année scolaire sans perturbation. Si le juge Keba MBAYE pouvait refaire son discours inaugural sur l’éthique. Si seulement tous les parents d’élèves Sénégalais pouvaient se payer des billets d’avions pour assister à la cérémonie de remises de diplômes de leurs enfants au pays d’oncle SAM. Si seulement Barack et Michel Obama pouvaient envoyer leurs enfants étudiés à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar. Si seulement les meilleurs professeurs Sénégalais pouvaient rester au Sénégal pour former les étudiants Sénégalais et même africains. Si seulement « Campus-Sénégal » pouvait ouvrir ses portes à Paris. Si seulement on pouvait inclure l’histoire de Cheikh Ahmadou Bamba, Soudiata Keita dans les programmes éducatifs partout dans le monde (car ça aussi c’est la mondialisation). Si seulement les Africains pouvaient connaître l’histoire de Kwame Nkrumah, Nelson Mandela, Aboubacary II, comme ils connaissent celle d’Hitler, Roosevelt, De Gaule etc. Si seulement les tenues instaurées à l’école pouvaient permettre aux enfants sénégalais de s’habiller décemment. Imaginons que les parents s’habillent exactement comme la jeunesse d’aujourd’hui, Check-down, Criss-cross, etc. Ne me dites pas que civilisation veut dire marcher presque nu, si telle était le cas, les premiers européens allaient nous laisser avec nos cache-sexes.
J’aime tellement le Sénégal que mon seul vœu est de voir les 27 projets phares du Plan Sénégal émergent se réaliser pour qu’on prenne la vraie voix du Développement. Ce vœu va même au-delà des frontières sénégalaises. Ce vœu n’est pas seulement Sénégalais. Il est aussi Africain car tous les africains ont les mêmes problèmes d’éducations. Malheureusement les chances pour ce vœu sont extrêmement minimes, car pour connaitre le lendemain d’un peuple, l’éducation et le comportement de sa jeunesse constituent les meilleurs indicateurs.
La jeunesse est la partie de la vie comprise entre l’enfance et l’âge adulte. C’est une phase transitoire qui permet à une personne de quitter l’enfance (le monde des désirs et des loisirs) pour entrer dans le monde des vertus, de la connaissance et de l’expérience. Le progrès, l’émergence, le développement de tout peuple, sa capacité à résister aux calamités et aux imprévues de la vie, quelque soit la valeur de ses ressources naturelles dépendent de sa ressource humaine. Celle-ci doit non seulement être formée mais aussi informée en temps réel d’une source fiable et crédible.
Dans les sociétés, où l’éducation et la formation, sont des priorités, les jeunes seront les moteurs du développement. Celles qui négligent l’éducation et la formation verront leurs jeunes faciles à manipuler, se donner aux banditismes, aux vandalismes qui en long terme mèneront aux terrorismes. Ces sociétés peu importe la valeur de leurs richesses, leurs degrés d’avancement, marchent tout droit vers une longue régression. Beaucoup de sénégalais pensent qu’on dépense trop pour notre système éducatif. À eux je leur rappelle Lincoln qui disait« si vous pensez que l’éducation coûte chère, essayez l’ignorance ».
Quand Les jeunes, en plus d’une bonne formation, sont bien informés, ils construisent les fondements d’un développement continu. L’information joue un rôle essentiel dans la planification et la prise de décisions. Faute de s’appuyer sur une information et des données fiables, les décisions seront tout au plus des approximations et celles-ci prises, conduiront probablement à mauvais escient. Une jeunesse éduquée, formée et informée, tôt ou tard fera la fierté de son peuple. Elle bâtira une nation basée sur une culture civilisée, avec des hommes politiques responsables, une économie croissante qui tient compte de la responsabilité sociale des entreprises dans un environnement sain. Pas d’émergence sans éducation, pas de développement sans une jeunesse éduquée et formée car, pour paraphraser Mandela, l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde.
Pour finir j’appelle notre génération, la Jeunesse Sénégalaise, la jeunesse Africaine à rester vigilante, à se mobiliser pour réclamer les meilleures conditions d’études bien sûr dans la non-violence. Et qu’il est temps que nos ainés sachent que nous ne paierons plus n’importe quel prix pour leurs erreurs et ne porterons plus n’importe quel fardeau qu’ils nous imposeront.
Que l’année 2015-2016 ne soit pas une continuité des années antérieures. Négocions pendant qu’il est temps.
Cheikh Ibra FAYE
Jeune Madibariste
faye_cheikhibra@yahoo.fr
[1] Demba & Dupont : un monument devant la gare ferroviaire de Dakar. Demba, tirailleur sénégalais de Dupont, poilu français.
[2] « oubi tay, diangue tay » est une expression en ouolof qui veut dire « commencer aujourd’hui, apprendre aujourd’hui »
[3] « oubi tay grève tay » veut dire « commencer aujourd’hui, grever aujourd’hui
Arrêtons de sacrifier les élèves et les étudiants
cri de detresse je comprends l etat a une gde part de responsabilite et en tant que enseignant je suis sincerement peine d etre traite de ts les noms d oiseaux ds les medias sous l oeil complice de ce gouvernement ce pays ns appartient et ns n avons le droit de le saboter encore de sacrifier ses enfts ns ne demandons qu un minimum de respect
Les enseignants aussi une grande part de responsabilité, même si leurs revendications sont légitime ils ne doivent plus utiliser les enfants comme boucliers. ils doivent savoir raison garder.
nous sommes tous interpellé et il nous appartient ensemble de trouver les solutions de ces maux du système éducatif sénégalais à défaut ils nous conduiront à notrr perte