Parents de ''Ndongos'' !!!!

Les responsables principaux dans cette crise scolaire, ce sont les parents d’élèves. La plupart ont fait comme les parents de talibés. Ils ont abandonné leurs enfants aux mains des Serignous écoles, les enseignants. Si ceux-ci avaient accepté ou si le système scolaire le permettait, ils leur auraient donné leurs rejetons  »Adouna/Alahira ».
Qu’on ne se leurre pas. La crise de l’Ecole Sénégalaise est beaucoup plus sociale qu’autre chose. Ce sont ces grèves mercantiles d’enseignants qui ont caché les véritables problèmes de ce secteur sociale (c’en est un).
Observez les comportements des parents avec l’Ecole. Pour eux, c’est carrément un transfert de compétence. On envoie les enfants à l’école pour les sortir de la maison ou pour avoir le temps d’aller au Grand-Place ou en tous cas, s’occuper de soi-même.
Combien de pères ou mères, surtout les pères, donnent du temps à l’encadrement de leurs enfants ? Pas l’encadrement pédagogique, mais l’encadrement éducationnel qui demande énormément de présence et de sacrifices de son temps? C’est ce temps à l’éducation que les pères veulent confier à l’Ecole et aux enseignants. Tous les subterfuges hypocrites sont utilisés pour éloigner l’enfant de la responsabilité parentale. De la maison. Si ce n’est pas l’école, on les envoie au daara d’à côté pendant les vacances. D’ailleurs, on l’entend souvent  »Khalés yi, école bou teudié rek, do tou ma aam diam ». Cela traduit simplement la culpabilité de la majeure partie des parents qui ont pris l’école pour une garderie, un lieu de transfert de leur responsabilité d’encadrement. Donc, même si la qualité de l’enseignement laisse à désirer, on ferme les yeux. Les débrayages d’enseignants n’intéressent ces chers géniteurs que parce que les enfants sont à la maison. Si les élèves restaient à l’école et que les maîtres débrayent, ils s’en foutraient éperdument de cette crise. Comme ils le font d’ailleurs.
Il nous faudra énormément de courage pour reprendre en mains nos responsabilités parentales car, elles sont contraignantes, difficiles et demandent des sacrifices sur nous-mêmes. L’école, c’est juste un segment dans le spectre de l’Education. Mais c’est parce que d’autres segments lui ont été transférés leurs charges qu’elle risque de rompre.
Le problème de l’Ecole au Sénégal est une somme d’irresponsabilités de tous ses composants, mais les parents sont les acteurs malveillants que cache la poussière épaisse des combats de l’Etat et des enseignants.
Le véritable problème de l’Ecole, c’est le parent. Celui-là même qui veut  »talibéiser » l’élève. L’abandonner à l’Ecole, aux maîtres.
Élevés et Talibés, même combat.