Ce jeudi 12 septembre 2024, à 20h, le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, prendra la parole pour s’adresser à la nation. Cet événement de grande importance a conduit la chaîne nationale RTS1 à modifier son programme initial. Après l’annonce de cette intervention présidentielle, la RTS a pris la décision d’annuler l’émission prévue après le journal de 20h, « Champ contre Champ ». Ce programme, dont l’invité était l’ancien candidat à l’élection présidentielle, Papa Djibril, a ainsi été déprogrammé, une mesure qui n’a pas manqué de susciter des réactions.
Papa Djibril, mécontent de cette décision, a exprimé son indignation sur les réseaux sociaux, dénonçant ce qu’il perçoit comme une atteinte à la pluralité des médias. Dans son message, il a interpellé les responsables de la chaîne publique, leur demandant de respecter une diversité d’opinions et d’accorder davantage de temps d’antenne à l’opposition.
« Mes chers compatriotes, Sine die, la RTS vient d’annuler avec fracas l’émission prévue aujourd’hui après le journal de 20h, pourtant à son initiative. L’heure est grave ; le pays anxiogène et le désespoir qui étreint nos concitoyens exige de la RTS une vraie pluralité et non de façade dans le traitement de l’information pour le bien de la population sénégalaise. Halte à la censure. », a déclaré Papa Djibril dans son message.
La RTS n’a toujours pas publié de communiqué expliquant les raisons précises de l’annulation de l’émission « Champ contre Champ », mais il est évident que la diffusion du discours du président Bassirou Diomaye Faye passe avant toute autre programmation. Face à ce genre d’événements, les médias, y compris les chaînes privées, ajustent souvent leurs grilles pour donner la priorité à l’intervention du chef de l’État. Ce discours national, suivi probablement d’une analyse par des experts, occupe une place centrale, ce qui complique la possibilité de reprogrammer immédiatement d’autres émissions.
Papa Djibril, lui-même journaliste, devrait comprendre cette réalité. Toutefois, son mécontentement, exprimé sur les réseaux sociaux, porte moins sur le fait que le président s’exprime, mais plutôt sur la gestion de la pluralité médiatique par la RTS. Il critique en effet l’absence de diversité d’opinions et réclame une ouverture des antennes à l’opposition, un enjeu récurrent dans les débats politiques sénégalais.