Le 28 Mai marque désormais une date historique dans l’agenda politique du Sénégal, elle a permis pendant huit heures de temps au Président Macky Sall d’échanger avec l’opposition, la société civile, les syndicats, le pouvoir religieux et coutumier. Chacun selon ses ressentiments et ses préoccupations posait le problème qui lui paraissait prioritaire. Il faut saluer la démarche du Président de la République qui a assouvi un désir de l’’opposition de voir son avis recueilli sur certains sujets d’intérêt national ; c’est réellement une pratique qui alimente et fortifie le dialogue démocratique. Au regard de la météo politique, la question qui taraude les esprits et dont les réponses sont aussi variées est l’opportunité de la rencontre. Le dialogue se justifiait-il ? Des situations de crise et surtout post-électorales, justifiaient une conférence ou un dialogue social ; le Sénégal n’illustrait aucun de ses contextes et Macky Sall élu à 65%, a organisé un référendum avec zéro contestation. Les institutions fonctionnent sans blocage aucun, les précisions méritent d’être faites surtout à l’endroit de ceux qui veulent faire croire que le pays est bloqué alors que la situation montre le contraire. Force est de constater que notre pays connait une avancée démocratique par rapport à beaucoup de pays de notre continent où les lendemains d’élection endeuillent plusieurs familles ou débouchent sur des violences nés de contentieux électoral que le consensus peine à apurer.
Il n’y a pas d’opposant emprisonné pour raison politique, ne m’opposez point le cas de Karim qui est poursuivi pour enrichissement illicite. L’exercice du droit d’opinion ne souffre d’aucune entrave même si des hors la loi ou extrémistes de mauvais aloi critiquent l’article du code pénal qui punit les offenses au chef de l’état. La République refuse qu’on manque de respect au gardien de sa constitution. La démocratie n’est pas antinomique à l’ordre républicain garant de la stabilité et de la tranquillité publique ; le respect du vis-à-vis politique et de ses options doit d’avantage animer les acteurs du champ politique afin que le débat soit serein et soustrait des invectives et insanités caractéristiques du manque d’argument. Les trois axes (politique, social, et économique) autour desquels tout le dialogue a tourné pendant la journée du lancement est un sommaire rassurant qui présage de heureux aboutissements concourant à l’émergence du pays inscrite dans l’horizon temporel 2035.
Il urge de faire une mise au point à l’endroit de ceux qui ont tendance à confondre les questions d’intérêt national et les préoccupations sectorielles de partis auxquelles la majorité écrasante de sénégalais a cessé de s’y identifier. Le cas de Karim n’est pas un thème de dialogue national L’exercice du 28 Mai a révélé au grand jour de grands messieurs pertinents dans l’argumentation et posés dans le raisonnement, parmi tant d’autres on peut citer les anciens ministres Docteur Aliou Sow, Maguette Thiam , Cheikh Bamba Dieye. Les messieurs que j’ai tantôt cités peuvent être considérés comme des échantillons de lucidité, de retenue et de pertinence tant leurs argumentations ont posé des questions dignes d’intérêt et ont également montré qu’on n’est pas ancien ministre pour rien.ils sont imbus de responsabilité et d’éthique marques des grands hommes politiques. Certaines interventions de la majeure partie des participants méritent d’être saluées et retenues parce que tournant autour de grandes questions comprises dans les points du référendum du 20 mars , par contre il faut regretter certains développements de politiciens qui semblent récuser le pouvoir discrétionnaire du président de la république et oublier que la feuille de route de ce dernier n’a pas besoin de demander l’avis de non objection des partis politiques. Je suis de ceux qui pensent que l’élargissement de Karim ne peut nullement être une question à débattre pendant la journée de lancement du dialogue national .Quand Abdoulaye Mbaye Pékh évoque le cas du fils du président Wade, je comprends le souci du griot peiné par l’incarcération de son « guer » dont le père est son principal bailleur. Par contre à entendre monsieur Oumar Sarr parler, j’ai vraiment douté de son génie intellectuel et de son expérience politique ; notre coordonnateur libéral manque de talent dans la communication et chacune de ses sorties autorise à donner raison à ceux qui dans le PDS ont contesté sa nomination, l’art de convaincre lui manque et il fait chaque fois hors sujet ,ce monsieur s’illustre dans le discours puéril et saugrenu, il n’ accroche jamais son auditoire et le casting qui a fait de lui le coordonnateur de son parti manque de fondement. J’ai hâte d’entendre le forum civil donner son avis sur la requête des pro Karim.
Au regard des ballons de sonde lancés par les gens acquis à la cause de Karim et certains du camp apériste sur une éventuelle libération du fils de Wade avant terme, un sentiment de déception semble habiter les sénégalais qui croyaient à la traque. L’incorrection du prévenu durant tout le procès est un motif suffisant pour le président MACKY SALL de réfléchir mille fois avant de choisir entre la grâce, l’amnistie ou la libération conditionnelle. Si la rumeur de la libération imminente de Karim parvient à changer le verdict rendu par le juge même par des voies admises en droit, nos lois auront la critique d’être aux ordres d’un statut social. Les crimes d’une telle envergure ne méritent point une grâce car le mis en cause a expressément et cavalièrement abusé des deniers du pays alors qu’il n’était ni indigent ni fauché par des problèmes de survie ou d’intendance.
Il n’y a aucune synonymie possible entre dialogue national et retrouvailles libérales ; les retrouvailles libérales ne sont pas une préoccupation majeure du peuple, des pratiques mesquines et machiavéliques avaient fait que le président Macky ait mis un terme à son compagnonnage avec le P.D.S, et tous ceux qui étaient auteurs de ce sale coup pour les beaux yeux de Karim se reprochent d’envoyer le fils du président à la guillotine. Retrouvailles libérales, à qui profite cette manœuvre ? Que le président éprouve le besoin de retrouver ses amis libéraux ne gène personne ; si cela constitue une stratégie politique pour un second mandat, les demandeurs et les preneurs n’ont qu’à commencer. Cette retrouvaille de la famille libérale recommande une certaine vigilance, au risque d’altérer la cohésion, la dynamique de l’alliance de la coalition Benno et de travail de la coalition Benno .n’ayons pas la mémoire fugace .Tous les partisans agités de cette retrouvaille ont combattu le président actuel jusqu’à ses dernières retranchements et durant tout ce harcèlement père Wade a fait sourde oreille à tous les appels dissuasif de son vil projet d’envoyer Macky à la guillotine. Le camp PDS ne théorise pas une retrouvaille sans rançon ;il est persuadé que le projet de dévolution monarchique du pouvoir que le scrutin du 20 mars 2012 a brisé ,doit reprendre son second souffle. Cela ne peut se faire avec le prince Karim en prison. Il importe de signaler que des pans importants de la victoire du président ne sont pas des libéraux et ne sauraient suivre avec la même loyauté le maître du palais de Roume dans cette aventure.
Ces compagnons d’hier qui avaient défait Abdoulaye Wade refusent de renier leur identité politique et idéologique au profit de mercenaires politiques au crépuscule de leur carrière et qui a montré ses limites dans la gestion de l’Etat. Le P.D.S est incapable de faire la mue nécessaire pour accepter Macky Sall dans son statut de président ,il est contaminé par la haine de leur maître penseur qui a franchi le rubicon à chacune de ses sorties . Les libéraux ne font que du simple saupoudrage qui ne trompe aucun esprit alerte ; la retrouvaille qu’ils théorisent n’est qu’un simple raccourci dans la quête d’une immunité au regard des dérives qui ont marquées certaines de leurs gestions pendant leur passage aux affaires. La grande question que je me pose est que faire de cette retrouvaille ? ce qui est sure c’est que le PDS n’a plus les forces nécessaires pour empêcher au président de gouverner car les mots d’ordre du président Wade ne sont plus suivis depuis ses sorties puériles ,grossières et cavalières à l’encontre de la famille Sall.
Un schéma qui met Karim sous les ordres du président Macky Sall serait difficilement envisageable car celui-ci n’a qu’un seul point de mire qui est la station présidentielle et qu’en matière d’ordre il n’acceptera jamais d’en recevoir autre qu’à son père .Les retrouvailles ne doivent être pas l’occasion ou le prétexte pour absoudre des suspects de la traque des biens mal acquis et s’elles fassent passer pour perte et profit la traque, le vote des sénégalais se voit violé car la reddition des comptes était une demande sociale, un thème de campagne qui cherchait à mettre fin à l’impunité .Retrouvailles libérales oui, reddition des comptes oui également ; la poursuite de l’un ne doit pas signer l’arrêt de l’autre car un état qui ne punit pas les délinquants irrespectueux des deniers publics, fausse et torpille le principe de la légalité des citoyens devant la loi. Les retrouvailles libérales doivent viser le renforcement des choix politiques, économiques, économiques et sociaux déjà contenues dans la feuille de route du président Macky Sall ;à elles seules elles sont exclusives alors que l’A P R est une alliance dont le cri de ralliement n’était pas le pas le libéralisme. Discuter des questions à enjeu national afin de trouver un consensus qui approfondit la démocratie et installe le pays sur les rampes de l’émergence est une démarche que tout citoyen magnifie ; mais si cela n’aboutit qu’à un entrisme qui réhabilite des politiciens bannis pendant le 20 mars 2012, le choix des citoyens est en ce moment trahi et cela peut assombrir les perspectives politiques de l’APR pour 2019.
Ibrahima Ka Yoff Mbengéne
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