Le président de la République du Sénégal, Macky Sall, a récemment initié un dialogue national, prévu pour se tenir sur deux jours, le 26 février 2024. Ce dialogue, censé aborder des questions cruciales pour l’avenir du pays, a cependant été marqué par la controverse, notamment en raison de l’absence de la majorité de l’opposition, directement concernée par les sujets à l’ordre du jour. Cette initiative intervient dans un contexte où le président Sall a d’abord reporté l’élection présidentielle, avec le soutien de l’Assemblée nationale pour un projet de loi correspondant. Toutefois, ces décisions ont été invalidées par le Conseil constitutionnel, affirmant que l’élection présidentielle ne pouvait être reportée et que le président devait fixer une nouvelle date « dans les meilleurs délais ».
Dans sa démarche pour choisir une date adéquate pour les élections, le président Sall a souligné l’importance du dialogue national qu’il a convoqué. Il a exprimé sa vision lors de l’ouverture de ce dialogue, tenant deux discours distincts, l’un en français et l’autre en wolof. La version wolof du discours, traduite ici par Senego, présente une tonalité plus affirmée que celle en français.
Voici une partie de son discours en wolof :
“Il s’agit simplement d’un rapport d’élection. Nous n’avons jamais affirmé qu’il n’y aurait pas d’élection. Les Sénégalais discutent entre eux, ce qui ne devrait pas servir de prétexte pour nous dénigrer à l’échelle internationale. Partout, on parle du Sénégal, comme si nous étions au bord du précipice. Le président de la République a annoncé qu’il ne briguait pas un nouveau mandat, j’ai affirmé que, dès le 2 avril, je suivrais ma propre voie. Est-ce là une raison suffisante pour susciter des polémiques ?
La date des élections est déterminée par le président, car c’est par décret que cette date est fixée. Il m’aurait été facile de choisir n’importe quelle date, que cela vous plaise ou non, et d’imposer cette décision. Mais la réalité est que j’ai choisi de ne pas fixer de date sans avoir auparavant engagé un dialogue avec le pays. Il est important d’écouter le pays, d’entendre les candidats dans toute leur diversité, qu’ils soient recalés ou validés. Certains approuvent ce qui s’est passé, tandis que d’autres sont fermement opposés.
Notre devoir est donc de dialoguer ensemble et de mettre les intérêts supérieurs du pays en avant. Un président qui n’est pas candidat, un président qui n’a jamais déclaré qu’il resterait au pouvoir, je ne souhaite même pas assister aux élections, pourvu que la vérité soit dite. Néanmoins, nous ne pouvons pas simplement abandonner le pays. Il est essentiel de réfléchir à la manière de le gérer, d’organiser des élections et d’élire celui qui doit l’être, afin que le Sénégal puisse progresser.”