Crise au Togo – A Dakar, Nathaniel Olympio, opposant togolais, dévoile les magouilles de Faure Gnassingbé pour s’éterniser au pouvoir. (Entretien exclusif)

Il est présent à Dakar pour assister au « grand » rassemblement qu’organisent les togolais vivant au Sénégal, ce samedi 23 décembre 2017 à la place de l’Obélisque. Il, c’est bien Nathaniel Olympio, le président par intérim du « Parti des Togolais », un des 14 partis de l’opposition qui réclament les réformes constitutionnelles et institutionnelles au Togo. Nathaniel Olympio considéré comme le N°2, a pris les rênes du parti, en octobre 2016, en remplacement du Président national, Alberto Olympio qui a des ennuis avec la justice togolaise.

La marche qu’il devait assister n’a « malheureusement » pas eu lieu. Le préfet de Dakar n’ayant pas pu délivrer l’autorisation de rassemblement, les organisateurs ont préféré courber l’échine. Dans un restaurant  situé dans l’arrondissement des Almadies, où nous l’avons rencontré, le frère d’Alberto Olympio nous reçoit dans une ambiance bon enfant, ce 23 décembre aux environs de 21 heures. Très posé dans son allocution avec un ton inspirant la paix, Nathaniel Olympio fait la genèse de la crise qui secoue actuellement le Togo. Le compagnon de lutte de Jean Pierre Fabre et du « dur » Tikpi Atchadam a étalé les « failles » et « magouilles » de Gnassingbé-fils pour se maintenir au pouvoir ad vitam aeternam au Togo.

L’émissaire de la coalition des 14 partis de l’opposition a rencontré certaines figures emblématiques de la société civile sénégalaise à l’instar de l’ancien coordonnateur du mouvement du 23 juin (M23) et Directeur du bureau Afrique centrale et de l’Ouest d’Amnesty International, Alioune Tine, et des responsables de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme, plus connue sous l’acronyme (RADDHO).

 

Senego : Le Togo traverse une crise sans précédent depuis près de cinq mois. Pourquoi et comment en est-on arrivé là ?

Nathaniel Olympio : Le Togo est dirigé depuis 50 ans par une seule famille biologique. Le pouvoir a été passé de père en fils. Le père ayant fait 38 ans de dictature, le fils est arrivé au pouvoir par un coup d’Etat avec à la clé plus de 500 morts, selon un rapport produit par un expert de l’ONU, un de vos compatriotes (Sénégalais Ndlr) d’ailleurs. Le fils a aujourd’hui 13 ans d’exercice de pouvoir. Il est dans son troisième mandat. Tout cela a créé dans le pays une tension qui s’est exacerbée ces derniers temps avec un élément déclencheur qui a été une manifestation organisée par les partis de l’opposition violemment réprimée et aujourd’hui le peuple togolais s’est levé pour exiger une alternance à la tête de l’Etat. C’est le sens des manifestations que vous observez au Togo.

 

« En aucun cas nul ne peut exercer plus de deux mandats »

Ces manifestations sont conduites par une coalition de 14 partis. Avec un mot d’ordre clair, qui est le retour à la constitution de 1992. Pour rappel, sachez qu’en 1992, les Togolais ont voté par référendum la constitution qui est issue de la conférence nationale qui a été faite. Et cette constitution a été votée à près de 98% des Togolais. Malheureusement le régime du Général Gnassingbé Eyadéma à l’époque a traficoté cette constitution en 2002 pour pouvoir exercer un troisième mandat alors que la constitution l’interdisait. Il y avait une phrase qui balisait la limitation de mandat, c’est la fameuse phrase : En aucun cas nul ne peut exercer plus de deux mandats. Eyadema a fait sauter ce verrou pour pouvoir se présenter pour un troisième mandat. Mandat au cours duquel, il a été rappelé à Dieu en 2005 avec la prise du pouvoir par son fils. Aujourd’hui, son fils aussi est dans son troisième mandat et l’esprit de cette constitution n’est donc pas respecté.

 

« APG, un accord signé, mais jamais respecté »

Nous avons signé un accord avec le régime en 2006 pour que la paix revienne après les massacres de 2005 : l’accord politique global (APG). Cet accord préconisait le retour aux éléments fondamentaux de la constitution de 1992, cet accord a été signé en 2006 et jusqu’à présent, 11 ans après, le régime n’a jamais mis en place les recommandations de cet accord. La volonté manifeste de ne pas respecter les accords, la volonté manifeste de confisquer le pouvoir durablement, la volonté manifeste de ne pas redistribuer les richesses du pays, tout cela a conduit le Togo dans une situation de crise ouverte que nous connaissons aujourd’hui. Il faut noter que dès que la crise a éclaté, la réponse du régime, c’est la répression et la violence.

 

« Près de 20 personnes tuées depuis le 19 août 2017. Des milices protégées par Faure Gnassingbé »

Nous sommes aujourd’hui, un peu moins de 20 personnes tuées. Nous avons des villes entières qui ont été vidées de leurs habitants et pratiquement en état de siège avec des réfugiés qui sont au Ghana, Benin… Les villes dans lesquelles la population ou l’opposition n’a plus le droit de marcher. Ce sont les villes de Mango, Sokodé et Bafilo. Il y a eu énormément d’arrestations. Nous avons même constaté l’utilisation de milices par le régime et cela a exacerbé la colère des Togolais. Mais ce qui est beaucoup plus grave et qu’il faut noter dans tout cela est que le Chef de l’Etat s’est exprimé dans un journal panafricain (Jeune Afrique Ndlr) en justifiant l’utilisation des milices. Ça c’est extrêmement grave.

 

« Le Togo, un pays atypique de la CEDEAO, où l’alternance est encore en souffrance »

Vous savez, le Togo est le seul pays de l’espace CEDEAO -Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest- qui refuse d’appliquer le protocole additionnel de bonne gouvernance qui limite le mandat. Cette singularité fait du Togo le seul pays qui n’a jamais connu d’alternance depuis les indépendances. On ne peut pas être dans un espace ou les peuples aspirent à la démocratie, à l’Etat de droit et à la liberté et que dans cet espace que nous constituons avec la CEDEAO, un seul pays décide de naviguer à contre-courant et de refuser à son peuple toute possibilité d’alternance avec des institutions qui sont complètement inféodées à l’exécutif. Il n’y a aucune issue à travers des élections qui puissent permettre une alternance. Le Togo vit dans une singularité qui, aujourd’hui, ne répond plus aux attentes des populations qui aspirent à la démocratie, à la liberté et à l’Etat de droit comme tous les peuples de la sous-région. C’est pour cela que lorsque les 14 partis se sont mis ensemble le peuple n’a pas hésité une seule seconde à se mettre derrière les leaders politiques. Cela fait bientôt 5 mois que nous marchons pratiquement chaque semaine et les manifestations attirent énormément de Togolais. A chaque fois nous comptons beaucoup plus de personnes que précédemment. Nous sommes dans une crise qui peut être de nature à créer un risque majeur pour l’ensemble de la sous-région si on n’arrivait pas à la contrôler rapidement.

« Des médiations d’Alpha Condé et Nana Akufo-Addo »

Il y a une médiation qui est initiée conduite par le président ghanéen, Nana Akufo-Addo. Il y a une autre approche qui est menée par le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, qui consiste à préparer le terrain aux discussions. C’est-à-dire à amener le régime à poser des actes d’apaisement qui puissent créer la sérénité qu’il faut pour des discussions. Ces actes que nous demandons, ce sont la libération de prisonniers : des gens qui ont été arrêtés sans aucune faute. C’est également de permettre la levée de siège des villes du nord du pays : Sokodé, Bafilo, Mango. Et permettre que ces villes connaissent de nouveau les manifestations publiques pacifiques. C’est l’ensemble de ces mesures que nous attendons de ce régime pour que nous ayons un environnement de sérénité pour aller au dialogue et de trouver une solution durable à cette crise. Nous en étions là, lorsque subitement le régime togolais a déclaré que la crise togolaise n’avait pas besoin de médiateur extérieur. Autrement dit la médiation conduite par le Ghana était foulée au pied par le régime, ce qui est complètement contraire aux engagements que nous avons pris. Puisque le Ghana avait déjà organisé une mission à Lomé, rencontré les protagonistes et nous avions décidé ensemble, le pouvoir et la coalition, de mettre en place un comité préparatoire qui devait se réunir pour préparer justement les discussions à venir.

Le ministre de la Fonction publique et du Travail, Gilbert Bawara avait pourtant dit que les Chefs d’Etats au sommet de la CEDEAO avaient exclu la médiation ghanéenne et guinéenne de la crise togolaise ?

C’est ce qu’on appelle une contre-vérité. Si vous lisez bien la déclaration de la conférence des Chefs d’Etas qui s’est tenue à Abuja, il a été d’abord question de renforcer la médiation. Les pays comme le Burkina-Faso et le Bénin ont été désignés pour accompagner la médiation ghanéenne. Donc il y a un renforcement de la médiation mais pas sa suppression comme le laisse entendre le ministre que vous avez cité. Vous n’avez entendu de nulle part, ni de la Cedeao, ni du gouvernement ghanéen, ni du gouvernement guinéen dire que la médiation extérieure était terminée. Ne tenez pas seulement pour argent comptant ce que dit l’un des protagonistes qui fait du dilatoire. Il veut manipuler l’opinion. La réalité c’est que les médiations sont en cours et menées par le Ghana et la guinée.

« Faure Gnassingbé : Mon papa m’avait dit de ne jamais laisser le pouvoir »

Nous constatons aujourd’hui que le régime n’a pas pris la mesure de ce qui se passe dans le pays d’autant plus que le chef de l’Etat lors de son interview dans le journal précité a clamé qu’en 2020, il resterait au pouvoir. C’est une provocation et on comprend que ce chef d’Etat qui, par le passé, a déclaré que son papa lui avait dit de ne jamais laisser le pouvoir et ce chef d’Etat qui, aujourd’hui nargue les Togolais par ses déclarations. Tout cela n’est pas de nature à créer l’environnement qu’il faut pour avoir une sortie de crise qui permet une solution durable et définitive. C’est pour cela que le peuple togolais est mobilisé, déterminé parce que le peuple a compris que l’action publique est la seule ressource dont il dispose pour se faire entendre et pour atteindre les objectifs poursuivis.

 

Que fait l’opposition pour stopper le président Faure ?

Ce dont disposent aujourd’hui les Togolais, comme instrument d’expression de leur liberté et de leur volonté, c’est la rue. Nous en sommes réduits à cela. Parce que toutes les voies de discussions, toutes les voies qui ont été entreprises se sont révélées sans issue. Le régime ne voulant pas accéder aux recommandations que nous avions ensemble signées depuis 11 ans. C’est l’expression populaire pacifique qui demeure la seule voie de se faire entendre. C’est pour cela que les Togolais sont très déterminés à poursuivre les mouvements à même les densifier afin que les organisations sous-régionales et les pays voisins puissent prendre leurs responsabilités pour accompagner le Togo dans la sortie de crise.

 

Le retour à la constitution de 1992 ou le départ de Faure Gnassingbé. Que veut l’opposition togolaise  quand on sait que Faure Gnassingbé à l’issue de la présidentielle du 25 avril 2015 a été « démocratiquement » élu. Il avait obtenu près de 60% des suffrages contre 35% pour son principal rival Jean-Pierre Fabre ?

Il n’y a jamais eu au Togo d’élections démocratiques. Retirez ce qualificatif de votre question. Parce que ça n’a jamais été le cas. Nous avons dénoncé. A chaque fois que les élections sont organisées, les résultats ont toujours été non conformes à la vérité des urnes. L’opposition a présenté une plateforme revendicative dans laquelle nous avons clairement exprimé l’essentiel de nos revendications : retour à la constitution de 1992, droit de vote des Togolais de l’étranger, le déverrouillage des institutions, parce que toutes les institutions sont inféodées à l’exécutif. La position de la coalition n’a pas changé. A ce jour, les documents que nous distribuons contiennent ces points que je viens d’énumérer. Ceci dit, ça c’est la position de la coalition.

« Le peuple ne veut plus voir Faure Gnassingbé à la tête de la nation »

Mais le peuple va beaucoup plus loin et exige le départ immédiat du Chef de l’Etat. Vous devez comprendre que le grand défi que les Togolais rencontrent, c’est que le Chef d’Etat doit intégrer le fait que tôt ou tard, il doit falloir qu’il quitte le pouvoir. Il faut qu’il intègre la notion de pouvoir laisser le pouvoir un jour. Et je pense que c’est la plus grande difficulté à laquelle nous faisons face et les Togolais n’entendent plus laisser quelqu’un diriger le pays de manière dictatoriale et maintenir les populations dans une précarité avancée et toutes les conséquences qui découlent de la mal gouvernance. Que ce soit clair, ce que l’opposition demande, c’est le retour à la constitution de 1992 dans le respect de son esprit qui va permettre que la vie démocratique soit saine et rythmée par les élections propres et équitables. Et à côté de ça, le peuple exige le départ immédiat de Faure Gnassingbé. Il appartient au Chef de l’Etat d’écouter son peuple, d’écouter son opposition politique et de poser les actes qu’il faut pour sortir le pays de la crise. Nous attendons cela de personnes responsables qui dirigent le pays depuis tant de décennies.

Il est souvent reproché aux leaders de l’opposition de mener une guerre de leadership. Qu’en est-il exactement après près de 5 mois de compagnonnage ?

Cela fait bientôt 5 mois que les 14 partis de l’opposition sont engagés dans une démarche unitaire. C’est la première fois que cela se produit au Togo. Le régime a toujours misé sur les faiblesses de l’opposition dans sa capacité à travailler ensemble, mais nous avons acquis de l’expérience et aujourd’hui, nous sommes tous unis pour combattre dans la même bataille. Je peux vous garantir qu’aucun leader n’aspire aujourd’hui à casser cette dynamique que le peuple porte et cela est de nature à nous aider, à aller au bout de notre démarche. Nous sommes dans une dynamique unitaire malgré le fait que nous soyons 14 partis politiques avec des perceptions qui peuvent être différentes. Mais nous avons trouvé un dénominateur commun qui nous lie. Il en sera ainsi jusqu’à l’aboutissement de la lutte.

L’opposition ne veut pas débattre à l’Assemblée nationale, Pourquoi ?

Il faut restituer les faits dans leurs réalités. L’opposition avait introduit une proposition de loi visant à ramener l’essentiel des articles qui avaient été modifiés dans la constitution originelle de 1992 et ce projet de loi n’avait jamais trouvé l’intérêt de l’Assemblée nationale pour l’étudier. Ensuite le régime a introduit son propre projet de loi. Et son projet de loi était largement en dessous des attentes des populations, notamment l’article qui limite le mandat présidentiel ne permettait pas que le chef de l’Etat actuel ne puisse pas se représenter. Cela ouvre la porte au président Faure Gnassingbé de pouvoir postuler à au moins deux mandats encore. Et en principe beaucoup plus, puisque dans leur projet de loi, il y a un article qui stipule que tous les mandats précédemment effectués ne sont pas pris en compte. Ce qui veut dire que finalement c’est à perpétuité, Ad vitae aeternam.

« Le régime avec ses propres députés ont voté leur propre projet de loi »

L’opposition a pris en compte ce projet de lois et a introduit des amendements. Donc dans la démarche logique d’une Assemblée nationale. Et les amendements ont été refusés par la majorité. C’est-à-dire qu’ils n’ont même pas accepté d’étudier ces amendements. Du coup, le débat était bloqué et l’opposition est sortie de la salle. Le régime avec ses propres députés ont voté leur propre projet de loi qu’ils ont voulu imposer à travers un référendum. L’opposition n’a jamais refusé de discuter à l’Assemblée nationale mais les manœuvres d’empêcher l’opposition d’introduire ses amendements sur le projet de lois du gouvernement ses mesures n’ont pas permis que le débat démocratique puisse s’introduire à l’Assemblée. En réalité, ce régime voulait faire une modification constitutionnelle pour se perpétuer au pouvoir. Et cela, les Togolais ne peuvent pas l’accepter en 2017.

La rétroactivité de la loi, un autre sujet qui vous divise. L’opposition veut l’application immédiate de la loi si elle est de retour. Le Président Faure lors de sa dernière sortie médiatique balaie du revers de la main cette option. Que dit exactement la loi ?

Je suis très étonné que le chef de l’Etat fasse référence à la loi aujourd’hui. Il a été le premier à violer la constitution en la modifiant unilatéralement en une période de vacance où il est interdit de modifier la constitution. Il est très mal placé pour parler de respect de la loi. Faure Gnassingbé lorsqu’il s’est exprimé dans ce journal, a omis de dire une chose : le retour de la constitution que nous réclamons et qui intègre la fameuse phrase, en aucun cas nul ne peut faire plus de deux mandats, cela n’a aucune dimension de rétroactivité. Lorsqu’on lit la constitution de 1992, si elle revenait, le texte dirait : personne ne doit faire plus de deux mandats. Et on regarde le cas de chacun, qui a fait et qui n’a pas fait. La loi ne dit pas que celui qui a déjà fait deux mandats on n’en tient pas compte parce que c’est une nouvelle constitution. Pas du tout. La constitution n’efface pas votre passé individuel. Ce n’est pas une question de rétroactive mais la façon dont le texte est libellé. Quand il parle de rétroactivité, c’est pour ramener le débat sur le plan juridique alors qu’il s’agit d’un problème politique. Il s’agit d’un problème de bon sens et on ne peut répondre à un problème politique par des arguments juridiques. Malheureusement, c’est le seul argument dont il dispose et il l’exploite mal. Parce que cela ne correspondant pas à la situation de notre constitution dans sa formulation, en aucun cas nul ne peut effectuer plus de deux mandats.

Quel est l’impact de votre visite à Dakar ?

Il faut savoir que depuis le 19 aout dernier, les Togolais ont porté leur lutte à l’extérieur des frontières. Cela c’est la diaspora togolaise qui mène cette action. Il n’y a plus un pays au monde qui ne soit informé de ce qui se passe au Togo. Que la coalition sorte des frontières du Togo pour venir accompagner une diaspora qui manifeste ou s’exprime, je pense que cela va dans le bon sens des choses. Cela en témoigne de l’harmonie entre ce qui se passe à l’intérieur du Togo et ce que les Togolais de la diaspora font. Nous sommes dans la même lutte, nous sommes dans la même bataille. Et devons avoir les mêmes objectifs. Donc ma présence à Dakar est une prolongation de ce qui se passe à Lomé. Je suis présent pour dire à cette diaspora que ce qu’elle fait est en harmonie avec ce que le peuple exprime au Togo.

Avez-vous des soutiens des autorités des autorités sénégalaises ou de la société civile ?

Nous sommes en mission d’information pour que les gens comprennent ce qui se passe au Togo. Nous apportons l’information juste à toutes les bonnes volontés qui veulent bien nous écouter. C’est ce que nous faisons avec la société civile ou encore avec la presse sénégalaise. Nous reconnaissons que la société civile sénégalaise est très dynamique dans son attention par rapport à ce qui se passe au Togo. Et le peuple sénégalais qui accueille les citoyens togolais que nous remercions vivement. Parce que les citoyens togolais que j’ai rencontré ici, se sentent Sénégalais, ils parlent couramment wolof… Tout cela s’inscrit dans l’intégration régionale que nous prônons à travers la Cedeao. Pour que cette intégration régionale soit ce que nous souhaitons qu’elle soit, il faut que les mêmes règles soient en vigueur dans tous les Etats de la Cedeao. Et lorsque la Cedeao a pour Président en exercice le chef de l’Etat togolais, qui refuse de signer le protocole additionnel de la bonne gouvernance, je pense que cela concerne directement les autres citoyens de la Cedeao. Puisque, nous Togolais, disons que Faure Gnassingbé est un dictateur. Est-ce-que les citoyens de la Cedeao acceptent que notre communauté d’espace soit dirigée par un chef d’Etat que ses concitoyens considèrent comme un dictateur ?

Un message de motivation aux Togolais 

Les Togolais n’ont même pas besoin de motivation. Ce qu’ils vivent que ce soit sur le territoire national ou ailleurs est suffisamment significatif pour eux-mêmes pour que leurs motivations soient au niveau le plus élevé. Néanmoins, je peux dire qu’il faut continuer à maintenir cette motivation à son niveau le plus élevé. Il faut continuer à travailler dans l’unité d’action et il faut continuer à être déterminé dans la démarche qui est menée. Ces sont des choses qui vont nous permettre de pouvoir tenir dans la durée jusqu’à ce que nous puissions avoir la solution à nos préoccupations. Et je remercie cette population d’avoir pris cette initiative.

Entretien réalisé par Ankou Sodjago

3 COMMENTAIRES
  • gator SN

    Nathaniel et son petit frère Alberto sont de grands monsieurs les togolais ne doivent pas passer à côté de ces deux personnalités très compétentes et qui ont réussi dans le privé.

  • Casa Vérité

    Il faut vite virer ce couillon de Faure et restaurer la dignité du Togo

  • ngokou

    Ne comptez pas sur le Sénégal qui n autorise pas de marché ou de conférence sur son sol et de réclame democratique et veut contenter des voisins qui comme la Mauritanie, finance et armé les rebelles Casamancais.Un chien qui n’aboit ni ne mord se fait piétiner la queue.

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